Martin Blanchet avait été déposé à la naissance à l’hôpital de Suze et avait été adopté par Joseph Blanchet, garde forestier à Aoste. De 1886 à 1890 il avait résidé en Angleterre avant de venir travailler au printemps 1890 dans divers restaurants de Lyon (Rhône) et à partir de 1891 (?) à Paris où il demeurait rue de la Grande Truanderie, se disait interprète et où il fréquentait les milieux anarchistes ce qui lui avait valu d’être arrêté à Paris pour « association de malfaiteurs » en avril 1894 et expulsé de France par arrêté du 8 juin 1894. Il avait été conduit le 11 juin à la frontière belge.
Fin juin 1894, depuis Anvers, il écrivait plusieurs lettres au ministre de l’Intérieur et au préfet de police pour demander qu’on lui restitue les papiers et l’argent dont on l’avait dépouillé lors de son arrestation, de la perquisition à son domicile et de son séjour au dépôt. Le préfet, craignant qu’il ait l’intention de revenir en France, ordonnait son arrestation immédiate, en cas de découverte, pour « infraction à arrêté d’expulsion ». Le préfet de police, dans une lettre au Président du Conseil (26 juin 1894) affirmait que les affaires de Blanchet n’avaient pu être retrouvées.
Début 1895, Martin Blanchet, avait été arrêté à Chambéry et, écroué à la maison d’arrêt de Saint-Jean de Maurienne. A sa sortie de prison fin février, il serait parti pour Lyon avec un délai de 24 heures pour quitter le territoire.