Emile Baudart avait travaillé en 1905-1906 à l’usine Delaunay-Belleville à Saint-Denis, puis de 1906 à 1912 à l’usine Menin de la même localité. De 1912 à 1914 il s’était établi à son compte au 11 Boulevard Félix Faure et demeurait alors chez ses parents au 9bis du même boulevard. Le 29 octobre 1909 il avait été condamné à 25 francs d’amende pour « port d’arme ».
Lors de la guerre il fut mobilisé le 7 août 1914 au 1er Régiment de Génie puis, fin février 1916 fut affecté aux usines Renault. Démobilisé le 7 avril 1919, il continua de travailler chez Renault jusqu’au 1er juillet 1919 où il avait été licencié suite à sa participation aux grèves. Il était alors entré chez Peugeot. Début 1920 il était employé à la société de Basse Indre à Boulogne Billancourt où il demeurait 164 route de Versailles. Il en fut renvoyé le 1er mai 1920 pour « faits de grève ». De février 1922 au 21 mars 1923 il avait été employé à l’usine Farman de Boulogne qu’il avait quitté, refusant d’être « payé aux pièces ». En 1924 il travaillait dans une usine à Meudon.
Syndiqué depuis juin 1911 il s’était fait remarquer comme syndicaliste révolutionnaire et libertaire à partir de 1919 où il avait participé à tous les mouvements de grève des métallurgistes de la région de Boulogne et était qualifié de « propagandiste dangereux » ; il avait été le trésorier de l’union corporative des mécaniciens de la Seine et s’était fait notamment remarqué lors des grèves de 1919 à Renault où il était membre du comité de grève. Il était membre du syndicat CGTU des ouvriers et ouvrières des métaux et similaires de la Seine dont le 15 décembre 1923 il avait été élu secrétaire de la section technique. Il était également membre du Comité intersyndical de Boulogne-Billancourt.
Il était aussi membre de l’Union anarchiste (UA). Lors du congrès de l’UA tenu les 2-4 décembre 1922 à Levallois-Perret, il avait été nommé comme délégué de la Fédération anarchiste de la Seine au Comité d’initiative de l’UA. Le 3 février 1923 il avait été nommé au conseil d’administration de La Librairie sociale, poste auquel il avait été maintenu lors d’un congrès anarchiste spécial tenu les 12-13 août 1923. Lors de la réorganisation de La Librairie Sociale, il avait souscrit une somme de 100 francs à l’emprunt émis par l’UA. Il était abonné au Libertaire. En 1924 il était toujours l’un des responsables de La Librairie sociale avec entre autres Marcel Bonvalet, Goutière, Doucet, Soubervielle et Lyautey.
Dans un rapport de police de juillet 1924, il était alors dit « comme peu dangereux dans les maisons où il avait été occupé » et ajoutait que « son autorité dans les milieux ouvriers était à peu près nulle » ce qui lui était vivement reproché par ses camarades regrettant « sa crainte des responsabilités ».
Le 7 janvier 1925 il quittait l’usine Renault et devenait gardien concierge du marché volant de Montrouge. A partir de mai 1926 il demeura 5 rue Albert-Walter-prolongée dans un immeuble appartenant à sa mère et dont sa compagne était la concierge.
Depuis avril 1926 il était employé comme placeur sur les marchés de Saint-Denis et d’Arnouville, poste où il avait remplacé son père, décédé.
Emile Baudart était marié à Suzanne Catherine Klein et n’avait pas d’enfant. Ayant cessé toute activité syndicale et libertaire depuis avril 1924, il avait été rayé des listes d’anarchistes de la Seine le 4 avril 1927.