Gabriel Allard avait été fiché com anarchiste à Fontaine-Guérin (actuellement Commune des Bois-d’Anjou) où il demeurait avec sa femme. A la fin des années 1890 il était un lecteur du Père Peinard et était « réputé dangereux ». Le 2 juin 1900 il avait quitté la commune, après avoir, selon la police “abandonné sa femme”, et était parti pour Paris ou la Belgique. Selon la police, son départ précipité aurait été dû à ses mauvaises affaires et à la diffamation et rixe qui l’avait opposé au secrétaire de Mairie qu’il avait publiquement accusé d’avoir falsifié les listes électorales lors des dernières élections municipales ce qui avait entrainé un dépôt de plainte à son encontre. Le 25 juin il avait été condamné par défaut à 25 francs d’amende pour « coups et blessures » mais avait été acquitté du délit d’outrages à fonctionnaire.
Allard s’était réfugié à Paris où sa femme lui adressait « presque journellement des correspondances qu’elle porte elle-même directement au convoyeur des postes du petit chemin de fer, au lieu de les mettre à la poste de Fontaine-Guérin, dans le but de cacher la véritable adresse de son mari ». Il était alors semble-t-il, logé 18 rue du Faubourg du Temple.
Le 29 avril 1901 il avait quitté Paris à destination d’Angers.