Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BIANCHI, Carlo

Né le 8 août 1911 à Sirolo — mort le 24 août 1987 — Ouvrier en chaussures puis artisan cordonnier — FAI — CGIL — USI — Ancône (Marches)
Article mis en ligne le 3 septembre 2023
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

C’est au moment de la chute du fascisme en 1944 que Carlo Bianchi s’était rapproché du milieu anarchiste à Ancône et qu’en 1945 il avait adhéré à la Fédération anarchiste italienne (FAI). Autodidacte il avait acquis une vaste culture. Doté de remarquables talents oratoires, il a assisté à de nombreux rassemblements, conférences, débats et conversations organisés par des groupes anarchistes des Marches et du reste de l’Italie ; il était également apprécié pour ses capacités d’organisation. Il collaborait à Umanità nova depuis 1947 et participait activement à la rédaction du journal des Marches, créé en 1948 (Umanità nova a recueilli 125 abonnements dans la région des Marches sur un total de 1350 cette année-là).
Il assista, en tant que délégué des Marches, au troisième congrès de la FAI (Livourne, 23-25 avril 1949) et par la suite aux autres réunions du mouvement ; il fit partie de la commission de correspondance de la Fédération anarchiste des Marches. En mai 1958, il fut le rédacteur en chef, aux cotés de Luciano Farinelli, du numéro unique L’Agitazione, publié à Ancône.
Extrêmement critique à l’égard de l’inaction du mouvement anarchiste dans les années 1960, il fit partie des partisans d’une relance de la Fédération et d’un nouveau Pacte d’association. Il participa activement à la Conférence interrégionale de Livourne en février 1965, où fut esquissé l’accord qui conduira à la nouvelle structure de la FAI, approuvée plus tard par la conférence de Carrare.
Suite à la rupture avec le Groupes d’initiative anarchiste (GIA), deux pôles avaient été créés à Ancône : Bianchi et les membres de la FAI (60 éléments, selon des sources policières) se réfèrent au Club d’études sociales, tandis que le GIA (40 éléments, toujours selon des sources policières) se rassemblent dans la « Casa Malatesta ».
Bianchi ouvrit le congrès de la FAI, tenu à Ancône en novembre 1967 (qui approuva entre autres quelques modifications à l’Accord d’Association), en lançant un appel fort pour relancer les activités de la Fédération. Il polémiqua avec la composante individualiste et les GIA ; un de ses écrits de 1977, Che cosa sono i gia ovvero il canto del cigno, résume le contenu de sa critique.

Dans les années 1980, une fois les tensions internes apaisées et la collaboration entre les différents courants du mouvement anarchiste d’Ancône reprise, Carlo Bianchi collabora avec L’Internazionale et à l’organisation d’initiatives pour le cinquantième anniversaire de la mort de Malatesta (Ancône, 17- 18 juillet 1982).
En 1983, au terme d’une nouvelle polémique, il démissionna de la FAI, qu’il accusa de ne pas prêter attention au développement de l’USI réactivée, avec laquelle elle allait même concurrencer en intervenant sur le terrain anarcho-syndicaliste. Après la guerre, Bianchi avait rejoint la CGIL, qu’il avait quitté dans les années 1950 après un affrontement avec Di Vittorio (lors d’une réunion des fabricants de chaussures d’Ancône engagés dans une dure lutte, Bianchi était intervenu pour la défense des droits des travailleurs ; Di Vittorio l’avait d’abord soutenu, puis, averti par les dirigeants syndicaux locaux sur l’appartenance politique de Bianchi il avait changé d’avis).
Depuis 1977, il fit partie des promoteurs de la reconstruction de l’USI, officiellement réactivée lors de la conférence de Parme en avril 1979 ; il fut élu au Secrétariat National en tant que secrétaire Administratif. A partir de septembre 1981, Carlo Bianchi. en devint le secrétaire général. Il est resté en fonction jusqu’en 1983.m
Malgré sa maladie, il continua à être actif jusqu’à la fin dans la rédaction du périodique de l’USI Lotta di Classe.
Carlo Bianchi est décédé à Ancône le 24 août 1987.


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