Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BADINA Louis, Philippe

Né le 12 octobre 1898 à Aïn-el-Hadjar (Oran) — Ouvrier métallurgiste — PCF — FA — CGT — Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 8 mai 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Louis Badina demeurait à Gafour (Tunisie) lorsqu’il s’engagea volontairement pour trois ans le 7 avril 1917. Il devint quartier-maître mécanicien au 5e dépôt des Équipages de la Flotte et participa aux mutineries de la Mer noire. Il fut notamment accusé d’avoir accompagné André Marty (condamné ultérieurement à 20 ans de détention) pour inciter les matelots du torpilleur Protée à se révolter.
Évadé le 17 avril 1919 de Galatz (Roumanie) où il était en prévention de conseil de guerre, il fut condamné par contumace à 20 ans de travaux forcés et d’interdiction de séjour.

Ayant appris le sort réservé à se compagnons de mutinerie, il décida de revendiquer sa part de responsabilité et se constitua prisonnier le 22 septembre 1920 au consulat français de Gênes. d’où il fut transféré à Menton.
Il fut condamné à quinze ans de détention dans une enceinte fortifiée et à la dégradation militaire le 9 mars 1921 par le conseil militaire maritime permanent de Toulon à compter du 22 septembre 1920 pour complot contre l’autorité du commandement et désertion à l’étranger en temps de guerre.

Le poète libertaire Eugène Bizeau publia dans le Libertaire (8 avril 1921) un chant “pour les marins” dont le refrain disait :
« Pour les marins de la Mer noire
Dont les bourreaux chantent victoire
Pour les émules de Marty
Qu’on martyrise à Biribi
Pour Badina, pour tous ses frères
Pour les mutins, les réfractaires
Dans un élan d’humanité
La liberté ! la liberté
 ».

Il bénéficia d’une grâce amnistiante le 2 août 1922 et sortit de la prison de Nîmes. Badina avait été élu à deux reprises conseiller municipal communiste de Paris dans le quartier de la Santé en décembre 1921 puis le 26 mars 1922. Le PC l’avait présenté à de nombreuses élections dans le Var, les Alpes-Maritimes et plusieurs autres départements.

En 1924, Louis Badina était contremaître dans une société de constructions mécaniques du Canet, banlieue ouvrière de Marseille. Il avait été exclu du syndicat des Métaux et du Parti communiste « pour avoir trahi ses camarades » et militait alors dans les groupements anarchistes. Le 3 septembre 1924, au cours d’une réunion tumultueuse où il put s’exprimer à grand-peine sous les huées des communistes, il accusa André Marty, en présence de ce dernier, d’être un mouchard, d’avoir négocié avec le commandant lors de la mutinerie de la Mer Noire, et d’avoir voulu vendre le navire aux Soviets.

Selon Roland Gaucher, Badina, qui n’avait pu supporter la discipline du PC était revenu à l’anarchisme puis « ne tarda pas à mener la vie aventureuse d’un mauvais garçon. Il périra à Marseille au cours d’un règlement de comptes ».


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