Dominique Attruia était né à Bône (Algérie) de parents français d’origine italienne. Son père était mineur et lui-même exerçait le métier de tôlier. Il vint travailler en métropole en 1926. Dans les années 1930, il se maria avec Marie-Louise Christ (née en 1912), serveuse. Le couple était alors domicilié à Clichy.
Attiré de bonne heure par le militantisme, il avait rejoint les groupes communistes des conseils qui éditaient L’Ouvrier communiste (1929-1930), Spartacus (1931), Le Soviet (1931), L’Émancipation ouvrière et sociale (1932) et Correspondance internationale ouvrière (1932-1933).
Ouvrier autodidacte, il avait acquis une vaste culture politique qui lui permettait de soutenir les incessants débats théoriques des intellectuels de ces groupes, notamment sur la notion de « capitalisme d’État ». Ses contributions ont paru dans différents titres de la presse révolutionnaire de l’époque. Il faut retenir en particulier sa puissante protestation contre les « intellectuels de gauche » à qui l’alibi de la dignité du travail manuel donnait le prétexte d’enfermer l’ouvrier dans sa condition (« Réflexions d’un prolétaire en lisant les Commentaires de M. J.-R. Bloch sur la philosophie américaine et la philosophie soviétique du travail », La Révolution prolétarienne n° 172, 10 avril 1934)
Devenu anarchiste à la faveur de la guerre civile espagnole comme la plupart des militants conseillistes de France, il collabora à Terre libre, édité par André Prudhommeaux, et au Libertaire. Il était également en relations avec Voine, Sébastien Faure et Élisée Perrier entre autres.
Après 1945, devenu négationniste et antisémite il tenta sans succès de publier ses essais dans les revues animées par Georges Bataille, Albert Camus et Maurice Merleau-Ponty. Selon son épouse, il s’était éloigné progressivement des minorités révolutionnaires pour se tourner vers le christianisme. À la fin de sa vie, il s’est consacré à la peinture. Il est mort en 1986 dans le Bas-Rhin d’où sa femme était originaire.