Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BARRERA, Donatila

Mercedes (Buenos Aires)
Article mis en ligne le 31 décembre 2019
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.

Donatila Barrera était à Merdes (province de Buenos Aires) la compagne du militant anarchiste Danton Ludueña avec lequel elle eut 3 enfants : Soledad (1926), Germinal (1928) et Danton (1931).

En août 1931, dans la ville de Bragado (Buenos Aires), une bombe, cachée dans une caisse de pommes fut envoyée par courrier au domicile du dirigeant conservateur José Blanch et tua sa fille et sa belle sœur. On était immédiatement après le coup d’État du général José Félix Uriburu et l’institutionnalisation d’une féroce répression. La police locale avait arrêté le cheminot Pascual Vuotto et les ouvriers briquetiers Reclus De Diago et Santiago Mainini, tous anarchistes et accusés d’être les auteurs de l’attentat… Ces trois travailleurs, arrêtés, torturés et gardés en prison jusqu’en 1942, étaient totalement innocents…

La situation des “prisonniers de Bragado” eut une résonance nationale et internationale comparable au cas Sacco et Vanzetti et entraîna dans les années 1930 une campagne de l’ensemble du mouvement anarchiste pour la défense des trois compagnons innocents de Bragado. C’est au cous de cette campagne que Donatila Barrera tomba amoureuse de Pascual Vuotto — vieil ami de Ludeña — avec lequel elle allait désormais vivre et avoir une fille Themis (1932).

Donatila fut une militante obstinée dans la défense de son partenaire et des autres prisonniers de Bragado, fondant son innocence sur sa connaissance intime de Vuotto et du rejet de ce dernier pour l’action violente. Elle aida notamment à créer un comité féminin d’assistante pour la défense des prisonniers et envoya en décembre 1935 au magazine Justicia ! un appel (Un llamado a la mujer proletaria) expliquant leur cas et invitant les travailleuses à se joindre à leur lutte et dans lequel elle affirmait aussi ses positions féministes : « La femme n’est plus un fragile instrument de plaisir ou une figure décorative pour exalter la vanité de l’homme mais occupe dans la lutte sociale son poste à côté de l’homme pour conquérir un monde meilleur”).


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