Après des études primaires et avoir été réformé pour « une difformité », Marie Joseph Braud avait commencé à travailler à l’âge de 19 ans comme maréchal forgeron. Signalé comme « sans domicile fixe », il travaillait en juin 1894 comme forgeron à Neuilly-les-Dijon où il fut très vite signalé comme faisant de la propagande anarchiste dans son atelier. En mars et avril 1894 il avait travaillé chez un maréchal ferrant de Tart le Bas (Côte-d’Or) où son patron témoigna ultérieurement qu’il était « peu travailleur et affichait des idées de socialisme ».
Au lendemain de l’assassinat du Président Sadi Carnot par Caserio, il avait été arrêté après avoir déclaré que « c’était bien fait… Vive Ravachol ! Vive Vaillant ! Vive Caserio ! », propos rapportés par son patron à Neuilly et par un autre ouvrier charron. Lors de la perquisition faite à son domicile, aucun périodique ni brochure anarchistes n’avaient été trouvés. Arrêté le 4 juillet, semble-t-il sur dénonciation, et incarcéré à la prison de Dijon, il fut poursuivi en août par la Cour d’assises de Côte-d’Or pour « apologie d’un fait qualifié de crime », Lors de ses interrogatoire, il avait reconnu avoir dit « Vive Ravachol », mais que c’était « en plaisantant », qu’il n’avait rien dit concernant l’assassinat de Carnot et avait nié être anarchiste : dans une lettre au juge d’instruction il s’était défini comme « républicain socialiste » n’ayant jamais adhéré au syndicat, ignorant les théories anarchistes ajoutant « il me suffit de savoir qu’ils commettent des crimes pour les condamner dans mon esprit » et qu’il ne serait jamais anarchiste, même après son éventuelle condamnation. Les renseignements requis auprès de ses anciens employeurs lui furent tous favorables. Toutefois il figurait toujours sur es listes d’anarchistes de Dijon au début des années 1900.
Fin décembre 1906, suite à une grève des ouvriers pipiers à Saint-Claude — Jura) où il était arrivé depuis peu, il fut arrêté avec Braudy, Carmelin et Chevriot pour fabrication et dépôt d’explosifs tandis qu’étaient aussi arrêtés Celeste Odobez, Nicolas, Dumont et Woette poursuivis pour “sciages de poteaux télégraphique”. Dénoncé par la femme d’un gendarme, il était accusé sans aucune preuve d’avoir déposé le 15 novembre une bombe dans la cave du maire de Saint-Claude (cf. Le Libertaire, 20 janvier 1907).
Au début des années 1910 il était en région parisienne et était inscrit au Carnet B.