Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ANGRAND Charles.

Né le 19 avril 1854 à Criquetot-sur-Ouville (Seine-Inférieure) — mort le 1er avril 1926 — Peintre et dessinateur — Paris & Rouen (Seine-Maritime)
Article mis en ligne le 4 août 2019
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.
Charles Angrand (autoportrait)

Fils d’un instituteur, Charles Angrand était lui-même destiné à l’enseignement. Mais, après de solides études à Rouen, il fut répétiteur au lycée Corneille, suivit les cours de l’École des Beaux-Arts et choisit d’être peintre. En 1882, il put venir à Paris comme répétiteur au collège Chaptal. Vers 1883-1884 il rencontra Georges Seurat, avec lequel il se lia d’amitié, et participa activement à la fondation de la Société des artistes indépendants, qui allait organiser annuellement le Salon des indépendants.

Ami de Seurat, il fut très lié durant trente années avec Edmond Cross — auquel il rendit hommage dans Les Temps nouveaux du 3 juillet 1910, Maximilien Luce, Paul Signac…

Après quinze années à Paris, il se retira au Pays de Caux, puis à Rouen.

Charles Angrand, acquis comme ses amis aux conceptions libertaires, entretint de 1899 à 1925 une correspondance avec Jean Grave, directeur des Temps nouveaux, (13 lettres dont 3 inédites), aida financièrement le journal, donna des dessins pour les tombolas qu’organisait Grave, collabora au journal lui-même.

Les Temps nouveaux publia deux dessins de l’artiste en 1907 dans les numéros du 4 mai, un Semeur, et du 28 septembre, On tue ce qu’on peut… Superbe, ce Marocain-là.
En 1914 paraît dans le numéro du 27 juin un dessin : une femme à l’enfant. L’œuvre On tue ce qu’on peut fut reprise, de façon non légendée, par Jean Grave en février 1927 pour la couverture d’un fascicule.

Avec entre autres Agard, Paul Hermann, Luce, Roubille, il fut l’un des illustrateurs de l’ouvrage Patriotisme-Colonisation, préface d’Élisée Reclus, publié en 1903 dans la collection « Bibliothèque documentaire » des éditions des Temps nouveaux., illustrations qui donnèrent lieu à l’édition d’une série de cartes postales vendues au bénéfice du journal. (voir http://cartoliste.ficedl.info/mot464.html)

En 1913 il illustra également la brochure de Kropotkine La loi et l’autorité (publication des Temps nouveaux).

Charles Angrand, « le plus symboliste des néo impressionnistes » est mort le 1er avril 1926 à Rouen (Seine-Inférieure) où il a été enterré au cimetière monumental.

Dans une série d’articles parue en 2015, Jean-Baptiste Kiya, à partir de la Correspondance et les publications de Gustave Coquiot, démystifie la rumeur selon laquelle l’artiste, accablé par la disparition de son ami Seurat, en aurait délaissé la peinture. Il montre, au contraire, que les années 1900 correspondent, pour le néo-impressionniste retiré à Saint-Laurent-en-Caux, à une période d’intense bonheur, doublé d’un élan mystique, qui se sont traduits par la production de dessins aux crayons Conté remarquables (Autoportrait, Ma mère, Les Maternités, Antoine, Emmanuel, Le Bon Samaritain, L’Apparition aux bergers…). Un ensemble d’indices, précise Kiya, qui indique que les tableaux Antoine (Paris, musée d’Orsay) et Emmanuel (Chicago), ayant figuré à l’exposition Paul Durand-Ruel de 1899, représentaient les fils naturels du peintre et d’une couturière qui travaillait pour son ami « tailleur d’habits », Benoni Néel, et que ces naissances ont eu une répercussion considérable sur son approche artistique.


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