Dès le début du coup d’État franquiste de juillet 1936, Antonio Daura s’était enrôlé comme milicien dans la Colonne Durruti et était parti combattre sur sur le front d’Aragon. Après la militarisation, il fut soldat sans doute dans la 26e Division (Colonne Durruti).
Passé en France lors de la Retirada de février 1939, il fut interné au fort de Mont Louis, puis enrôlé dans un groupe de travailleurs étrangers dans les mines de la région d’Auzat (Ariège). A la déclaration de guerre il s’était engagé dans le 21e Régiment de marche des volontaires étrangers et fut fait prisonnier lors de la reddition de l’armée française en juin 1940. Il fut ensuite déporté au camp de concentration de Mauthausen où il fut notamment affecté au Kommando Steyr. Fin 1944 il fut renvoyé à Mauthausen dans un état d’épuisement total et échappa à la chambre à gaz grâce à la solidarité et aux soins apportés par plusieurs compagnons dont Pedro Freixas. Il parvint, grâce à la complicité de plusieurs déportés, à rester au camp central, où il noua une profonde amitié avec José Ester.
A la libération en mai 1945, il fut rapatrié très gravement malade en France et hospitalisé à Agen puis en maison de repos à Viecdesas (Ariège) où en décembre 1945, sa femme Teresa et leur fille Aurora restées en Espagne, parvenaient à le rejoindre après avoir franchi clandestinement la frontière. Le couple s’installait par la suite à Saint-Pierre d’Allevard (Isère).
En 1967 il était avec Andres Martin l’un des responsables de la zone n°10 (Isère, Savoie, Haute-Savoie) de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP).
Antonio Daura est décédé à Saint-Pierre d’Allevard le 13 octobre 1987.