Ferdinand Borderie, accusé de vagabondage le 13 novembre 1889 devant le tribunal d’Amiens, avait été acquitté comme ayant agi sans discernement et remis à ses parents. Il était arrivé à Paris en 1892, venant de Bordeaux où habitaient ses parents.
Durant les quelques jours qui avaient précédé l’exécution de Vaillant, Borderie et son frère cadet Raoul, se rendaient régulièrement chaque nuit place de la Roquette pour assister à l’exécution. Leur intention était de crier quand le condamné apparaîtrait « Vive Vaillant ! Vive l’anarchie ! » pour lui donner du courage.
Les frères Borderie travaillaient chez Maire, peintre émailleur à Saint-Ouen où ils gagnaient 8 francs par jour.
Au mois de février 1894, les frères Borderie avaient été chargés par la rédaction de La Révolte de la distribution de brochures anarchistes.
Le 28 février, Ferdinand Borderie, qui demeurait avec son frère Raoul 10 rue Louis Blanc à Saint-Ouen, avait été l’objet d’un mandat de dépôt pour « association de malfaiteurs ». Le 1er mars 1894, le commissaire de police de Saint-Ouen s’était présenté au domicile des deux frères qui occupaient une chambre garnie, au rez-de-chaussée.
Lors de la perquisition, il avait été saisi cinq affiches anarchistes, deux paquets de brochures et journaux anarchistes et deux fausses barbes.
Les deux frères avaient été conduits au Dépôt. Le 2 mars, ils étaient inculpés de participation à une association de malfaiteurs. Incarcéré à la prison de Mazas, Ferdinand fut remis en liberté provisoire le 4 juin 1894.
Le 30 juin 1894, un nouveau mandat de perquisition et d’amener était délivré par le préfet de police. Lors de la perquisition, Ferdinand Borderie était absent, ayant quitté l’hôtel depuis la veille, en compagnie de Jean Louis Paget, ancien locataire de l’hôtel et anarchiste lui aussi avec qui il travaillait depuis 15 jours.
Le 27 juin 1895, le juge d’instruction délivrait une ordonnance de non-lieu.
Fin février 1904, revenu semble-t-il de l’étranger, avec Chapey et Philip entre autres, Borderie avait accompagné et soutenu Decouée au local des Causeries populaires de la rue Muller pour demander des explications à Libertad qui avait calomnié Decouée.