Dans les années 1920 Dionisio Eroles Battle était membre des groupes de défense du quartier de Sants qui luttaient contre les pistoleros du syndicat libre. Arrêté il était condamné à vingt ans de prison et n’était libéré de la prison d’Ocaña qu’en 1931 lors de la proclamation de la République. Il était de nouveau emprisonné peu après et en mars 1932, depuis la prison Modelo de Barcelone, signait un manifeste contre Angel Pestaña et les trentistes. A sa sortie de prison il était nommé président du syndicat CNT de l’indistrie manufacturière de Barcelone où il défendait les thèses de la FAI. Il était également membre du groupe d’action Nosotros — avec B. Durruti, F. Ascaso, G. Jover, A. Ortiz, etc. — qui défendait les thèses de la « gymnastique révolutionnaire » élaborée par J. Garcia Oliver.
En 1936, secrétaire du Comité régional Catalan de la CNT il participait activement aux combats de rues de juillet à Barcelone. Avec Alfonso Miguel il était nommé délégué du comité régional au Comité central des conseils ouvriers et de soldats chargés de contrôler et surveiller les responsables et officiers de la Guardia Civil. Puis en septembre il était nommé responsable de l’ordre public et de la police à la Junte de Sécurité interieure et à la Jefatura de los servicios de orden publico de la Généralité de Catalogne et aurait été responsable de nombreuses exécutions… Le 22 octobre 1936 il était le signataire avec Manuel Escorza Del Val, au nom de la CNT, d’un pacte d’alliance entre la CNT, la FAI, l’UGT et le PSUC. Après les évènements de mai 1937, il était destitué de la Jefatura et était alors nommé secrétaire général intérimaire du CR catalan de la CNT où il remplaçait Valerio Mas Casas.
Exilé en France par Le Perthus lors de la Retirada, il était interné dans divers camps avant de gagner Paris, où il résidait en février 1939 au 10 Boulevard Montmarte (IXe arr.) avant d’appartenir, selon certains au Conseil général du MLE. La police, ne reculant devant aucube infamie l’accusait alors, comme plusieurs autres militants espagnols dont Aurelio Sanchez Fernandez, Combina… — d’avoir été en Espagne « en relations suivies avec des agents de la Gestapo » (cf. Arch. Nat. F7/14720).
Il était ensuite parti dans le sud et avait été arrêté à Perpignan et condamné le 21 avril à un mois de prison et 100 francs d’amende. Puis il se serait fixé à Montauban et aurait disparu dans des circonstances non élucidées. Selon certains il aurait été enlevé par les services franquistes, transféré en Andorre et exécuté.
Selon d’autres sources, il aurait été exécuté par un groupe d’anciens compagnons. Dans une lettre du 2 octobre 1977, adressée à Antonio Tellez, Antonio Ortiz Ramirez, ancien responsable du Conseil d’Aragon témoignait que vers le printemps ou l’été 1940, des membres du groupe de F. Ponzan avaient fait sortir du camp du Vernet Victorio Castan et D. Eroles et il ajoutait : « … Quelques temps plus tard, je rencontrai l’un des membres du groupe cité et lui demandai qu’il me raconte ce qui s’était passé. Celui-ci me dit qu’ils avaient sorti Eroles du camp, parce qu’ils voulaient lui soutirer le magot, et que ce dernier les avait bien embrouillé et leur avait raconté bien des histoires avant de parvenir à leur échapper… mais que quelques semaines plus tard, ils parvinrent à trouver où il était caché et l’embarquèrent… comme ils n’avaient pu lui soutirer le magot, ils choisirent de l’enterrer dans un coin des Pyrénées. »
Il est souvent appelé Eroles Batllo dans diverses sources.