A 22 ans, après son service militaire en Italie, Roque (ou Roch) Broggio, qui était célibataire, vint travailler en France. Il fut tout d’abord garçon charbonnier à Blyes (Ain) pendant 5 ou 6 ans. Puis il vint habiter 32 rue de Crimée à Lyon, pendant 7 ou 8 ans. Il arriva à Paris en 1889 où il habita avec son frère 201 rue des Fourneaux.
Il fut l’un des principaux animateurs de la grève des terrassiers en 1889.
Broggio aurait donné asile à Vaillant, avant l’attentat au Palais Bourbon.
Le 21 mars 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, pour association de malfaiteurs.
Le 22 mars, à 6h du matin, le commissaire du quartier de Saint-Lambert se présenta à son domicile, 201 rue des Fourneaux, où il occupait seul un logement au 2e étage sur la cour, comprenant une seule pièce. La clé étant sur la porte, le commissaire pénétra dans le logement où il trouva Broggio. Il saisit une lettre du 8 juillet 1889 qui décrivait une entente à propos de la grève des terrassiers, quatre exemplaires de L’Almanach de la question sociale, deux numéros de La Question sociale, une brochure intitulée Essai sur le socialisme scientifique.
Lors de son interrogatoire, il déclara que « comme italien, j’ai été repoussé de plusieurs chantiers, j’ai par suite eu à souffrir de la faim, et, c’est ce qui m’a amené à ne vouloir qu’une Patrie Universelle ». Broggio considérait « qu’il ne faut plus de patrie, plus de patrons, plus d’armée, plus de bourgeois. Il faut détruire ceux qui président ».
Le 24 mars, il fut incarcéré à la prison de Mazas et mis en liberté provisoire le 3 avril. Le 6 avril il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion et inscrit sur la liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer pour « surveillance spéciale aux frontières ».
Le 6 juin 1895, le juge d’instruction Meyer délivrait une ordonnance de non-lieu dans l’affaire d’association de malfaiteurs.