Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CARATONI (ou CARATTONI), Francesco

Né à Boliaco (Italie) en 1842 7 — Typographe ; Indicateur — Italie — Paris — Genève
Article mis en ligne le 30 août 2017
dernière modification le 3 septembre 2024

par R.D.

Lors de laguerre franco-allemande de 1870, Francesco Caratoni (ou Carattoni) aurait combattu dans la légion de Garibaldi.

Le Drapeau Noir (4 décembre 1883) signalait son expulsion en octobre de France vrs la Suisse. Il avait été arrêté le 9 octobre, traîné au commissariat de la rue du Temple avant d’être présenté à un juge d’instruction et unforé de son arrêté d’expulsion. Il fut ensuite mener à la gare de Lyon et dans un wagon cellulaire, conduit jusqu’à Dôle d’où, àpieds et malade, il avaitgagné Genève.

Francesco Caratoni était domicilié à Genève en 1884. A l’été il demeurait à Carouge et avait l’intention de publier un journal intitulé L’Ere, mais manquait de fonds. Il était rédacteur avec Carlo Terzaghi de L’Explosion, organe de la lutte pour la vie (2 numéros, 3 et 10 avril 1884). Avec Terzaghi il avait été le fondateur des groupes Les Pavillons noirs et Le couteau entre les dents favorables à la propagande par le fait. Il fut vite repéré comme un provocateur et fut notamment démasqué par Gaetano Nagkia dans le journal L’Emeute (23 décembre 1883). Selon un rapport de police du 14 décembre, « Naglia a une haine féroce contre lui, un soir ou l’autre il veut le laisser sur le carreau en lui trouant le ventre », à cause d’un article très violent contre Herzig paru dans son journal, mais qui est signé Grussel, Berthier et Creton.« Brûlé presque aussi vite qu’apparu, [il] disparut sans tambour ni trompette », écrit Jean Grave dans ses mémoires.
En 1886 il s’éait installé à Paris.

Signalé dans les réunions à Paris en 1887 Francesco Caratoni demeurait 3 cour de Métairie. Dès 1889 il fut soupçonné, comme sa femme, d’être un indicateur. En 1889 il demeurait 94 rue de Belleville et se disait publiciste. C’est chez lui que lors de ses voyages en France, résidait un autre indicateur Carlo Terzaghi.
Dans le journal L’Egalité du 14 mars 1890 il avait été dénoncé par la Ligue Cosmopolite comme un agent provocateur "mouchard international" tout comme sa femme, accusations qu’il avait contesté dans une note publiée dans L’Egalité (18 mars 1890).

Le 22 avril 1892, comme de nombreux militants tant à Paris qu’en province, Caratoni (est ce le même ?) fut arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai. Lors de la perquisition à son domicile 94 rue de Belleville, la police avait saisi divers écrits et brochures anarchistes. Sa femme était également signalée dans les réunions en 1891 et 1893. Le 9 mars 1893, il avait fait partie d’un groupe de compagnons — dont semble-t-il Constant Martin, Ouin, Wagner et Eugénie Collot (voir ce nom) — qui affublés d’oreilles d’ânes avaient manifesté place de la République en portant des pancartes « Candidats abstentionnistes ! Candidats aux prochaines élections ! Par le suffrage universel nous sommes souverains, Hi Han, Hi Han ! », pancartes qui furent saisies par les agents. En 1894 il demeurait 336 rue des Pyrénées où le 23 février il fut l’objet d’une perquisition qui ne donna aucun résultat.

Dans une note de police de 1894, il était signalé que bien qu’expulsé, il avait été autorisé à rester en France. Dans un rapport de police, d’Annemasse signé Leal, il était reconnu comme un agent de Terzaghi Dans d’aures raporst confidentiesl datés d9 novembre 1894, il était présenté comme "un agentde la 2ème Brigade de la Préfecrure de Police de Paris" et "au traitement de 300 francs par mois".

Caratonni fut sans doute un indicateur ; en tous cas, en 1895, il adressait des rapports à Genève à Carlo Terzaghi qui avait été notamment dénoncé comme « espion » par Malatesta en 1889. Ainsi le 14 juillet 1895il lui adressait un rapport sur Zisly (voir ce nom) le présentant comme « mécanicien, autant que bon électricien, horloger, écrivain et chimiste. Propagandiste par le fait, il tient des réunions clandestines chez lui… Il aurait, parait-il, trouvé un procédé de placards explosifs afin d’aveugler ceux qui voudraient les arracher ». (cf. Arch. Nat. Fonds de Moscou 19940488 65 (Dossier Zisly).

Il était semble-t-il toujours actif en 1898.


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