Jean Boget dit Joanny avait été l’assesseur lors de la réunion des groupes anarchistes tenue à Lyon le 30 décembre 1892 sur le scandale de Panama. En 1893 il assista, avec notamment Camberousse, Desgranges, Jean Rocca, Marius Blain, Puillet et Seyssel, aux nombreuses réunions préparatoires au lancement de l’hebdomadaire communiste anarchiste régional L’Insurgé (Lyon, 12 août au 18 novembre 1893) qui fut tiré à 2500 exemplaires et dont les gérants furent L.J. Jacomme puis Sanlaville.
Suite aux attentats de la rue des Bons Enfants et du bouillon Duval, il fut l’objet, comme 102 autres militants lyonnais, d’une perquisition le 20 novembre 1893 à son domicile rue Louis à Villeubanne ; il n’était toutefois pas présent ayant quitté son domicile depuis une quinzaine. Comme sa compagne, Marie Paquet, et une trentaine d’autres compagnons, Il fut de nouveau perquisitionné le 1er janvier 1894 et la saisie de nombreuses brochures et publications anarchistes et de livres de physique et chimie, firent suspecter qu’il pouvait s’occuper de fabrication de fausse monnaie et entraînèrent son inculpation pour « association de malfaiteurs ». Remis en liberté le 22 janvier, il fut une nouvelle fois perquisitionné le 19 février. Au cours de cette perquisition où furent saisis de la propagande anarchiste et divers ustensiles et produits chimiques — Boget expliqua lors des interrogatoires qu’il étudiait la chimie pour ouvrir un atelier de photographie — il s’écria à plusieurs reprises « Vive la révolution ! Vive l’anarchie ». Ecroué à la prison Saint-Paul et inculpé « d’association de malfaiteurs et outrages à magistrat », il fut libéré le 5 mars. Toutefois la découverte, lors de la perquisition du 1er janvier 1894, de 17 exemplaires d’une réimpression de la brochure de Malato Les travailleurs des villes aux travailleurs des campagnes contre laquelle le ministre de la Guerre avait déposé plainte lui valut d’être poursuivi avec Alphonse Comberousse, Lombard et L.J. Jacomme par la cour d’appel de Lyon pour « injures envers l’armée » et d’être condamné le 22 mai à 6 jours de prison et aux dépens.
Considéré comme « dangereux », il fut systématiquement inscrit sur les listes départementales d’anarchistes à surveiller jusqu’en 1898 où il demeurait alors 93 rue Masséna. Il fut également inscrit sur le Carnet B du Rhône (n°50) dont il fut radié lors de la révision de 1914.