Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BEJARANO DOMINGUEZ, Benigno “LAZARILLO DE TORMES”

Né à Albuquerque (ou à Caceres ?) le 22 novembre 1900 — Mort en déportation fin 1944 ou début 1945 — Ecrivain & journaliste — CNT — Barcelone (Catalogne) — Bordeaux (Gironde)
Article mis en ligne le 30 septembre 2016
dernière modification le 17 juillet 2024

par R.D.
Benigno Bejarano Dominguez

Dès 1916 Benigno Bejarano Dominguez avait collaboré depuis Albuquerque au journal España Nueva, puis en 1919 à Solidaridad obrera (Bilbao). Pendant la dictature de Primo de Rivera il s’était réfugié en France et avait poursuivi des études à la Sorbonne à Paris.

Revenu en Espagne sans doute lors de la proclamation de la République, il fut membre de la rédaction de Solidaridad obrera (Barcelone) en 1932 et 1935. Parallèlement il menait une vie dédiée à la, littérature et la nouvelle. Il utilisait dans la presse parfois le pseudonyme de Lazarillo de Tormes et était, outre un pacifiste intégral, un admirateur de Cervantes et de Lope de Vega. En 1933, il fut emprisonné sans doute suite à ‘insurrection anarchiste. Il aurait été un proche d’Angel Pestaña et se serait alors éloigné de la CNT avant d’y revenir en 1936.

Passé en France lors de la Retirada, il était en 1941 à Bordeaux où il subsistait en reproduisant avec divers peintres des tableaux. A cette époque il avait participé à une réunion avec le Consul franquiste qui lui aurait promis d’obtenir la libération de prisonniers en Espagne et la commutation de certaines peines de mort. Cette réunion lui valut d’être désapprouvé lors d’une réunion de la CNT à Bordeaux.

En 1942, suite semble-t-il à des contacts avec la Résistance par l’intermédiaire de la Ligue des droits de l’homme il fut arrêté par la Gestapo et interné au Fort du Hâ. Transféré au camp de Compiègne, il fut ensuite déporté au camp de concentration de Neuengamme où il fut notamment proche de Raja, Portet et Bofarull avec lesquels, lors de réunions clandestines, il polémiquait parfois au sujet de Cervantes ou de Lope de Vega. Un mois après son arrivée au camp, et selon le témoignage d’un compagnon (matricule 31.970 à Neuengamme) il était déjà très affaibli et ne tenait pratiquement plus debout. Ses compagnons tentaient de le mettre régulièrement à l’infirmerie, dont il sortait tout aussi régulièrement pour les rejoindre. A l’hiver 1944-1945, atteint gravement aux poumons par les poussières de ciment, il fut envoyé à l’infirmerie où les SS lui dirent qu’il allait être transféré avec d’autres malades dans une usine « où le travail serait facile, où la nourriture ne manquerait pas ni le tabac ». Un camion vint un matin chercher Bejarano et 30 à 40 autres malades qu’on ne revit jamais plus : ils furent gazés dans le camion puis envoyés au four crématoire.

Œuvre : Outre sa collaboration à la presse et notamment à La calle (1931), Cultura libertaria, Lecturas (Barcelone, 1929), El Progreso et Solidaridad obrera (Bilbao et Barcelone) il est l’auteur d’une importante œuvre littéraire et historique :
 La bestia humana ; — Los caballeros del bienio (Malaga) ; — Conspiradores (Barcelone, Ed. Juvenal, 1933) ; — Don Silvio de Albuquerque ; — Enviado especial (Barcelone, 1938), ; — España cuna de la libertad : la revolucion española y sus conflictos (Valence, 1937) ; — España frente al fascismo internacional (Barcelone, 1938) ; — España rulba del fascismo : la guerra, apintes de un beligerante (Ed. Tierra y libertad, 1937) ; — Fantasmas (Barcelone, 1932) ; — El fin de un expedicion sideral (Barcelone, 1932) ; — La herencia de mi tio ; — El hombre que venda la camisa ; — La huella heraldica (1931) ; — El menudo mundo de los hombres serios ; — Les morts ne vous pardonnent pas (inédit) ; — La mujer enigma ; — La Revolucion (Valence, 1937) ; — Sanjurjo ; — Un general expatriado (1935) ; — El secreto de un loco (Barcelone, 1931) ; — Turistas en España, los mamoferos sel enchufe (Barcelone, 1932 & seconde partie 1936) ; et les textes annoncés mais non parus : — Don Quijote de Francia ; — El drama del subconsciente de Perez ; — Memorias de un espectro ; — Revisioon del proceso de satanas.


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