Dictionnaire international des militants anarchistes
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GIRARD, Maurice, Ernest
Né le 22 juin 1880 à Saint-Brisson (Loiret) - Chauffeur - FRC – CGT – Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) - Paris
Article mis en ligne le 7 avril 2016
dernière modification le 3 mai 2024

par Guillaume Davranche, ps
Maurice Girard

Frère cadet d’Alexandre, Maurice Girard était également anarchiste et membre du syndicat CGT des chauffeurs d’auto. En mai 1907 il avait été l’un des signataires de l’affiche antimilitariste Aux soldats ce qui lui valut d’être poursuiv avc Eugène Moucheboeuf i avant de bénéficier d’un non-lieu.

Le 15 juillet 1908, suite à une bagarre survenue au restaurant coopératif du 33 rue Guersant où avait été apposée en vitrine une affiche contre Clémenceau, et bien qu’il ne fut pas sur les lieux – seule sa voiture était garée devant le restaurant – il en fut rendu responsable par la police avec le compagnon Albert Jacquart. Les deux compagnons furent alors défendus par la Ligue des droits de l’homme, Anatole France, René de Mrmande et le Comité de Défense sociale (CDS). Le 19 août il fut condamné par défaut à 2 ans de prison pour « coups et blessures » contre un commissaire de police.
Il fit opposition au jugement, mais t le 21 octobre 1908, il fut t condamné à un an de prison, malgré ses dénégations sur le fait qu’il n’aurait pas été présent ce jour là au restaurant. Il fit appel en décembre. L’Humanité du 16 décembre 1908, publiait une lettre de son frère, Alexandre Girard, chauffeur d’automobile, : « Ce n’est pas mon frère, Maurice Girard, qui était le 15 juillet au restaurant La Solidarité, 33 rue Guersant. C’était moi. Pendant la nuit du 14 au 15 juillet, mon frère avait conduit l’automobile qui est notre commun instrument de travail. Il s’est reposé la journée du 15, tandis qu’à mon tour, je travaillais avec la voiture… La police et la justice connaissent cette vérité. Elles savent que c’était moi et non mon frère, qui étais au restaurant l’après-midi du 15 juillet, que je n’ai joué aucun rôle, comme d’autres clients, aucun rôle dans la collision avec le commissaire et que, pour m’inquiéter à mon tour, il faudrait commettre une nouvelle iniquité". Le 18 décembre la pei,e contre Girard était confirmée par la Cour d’appel. En jancier 11909 Gurard se trouvait à la prison de Fresnes où iil avait été mis au cachot.

Le 7 janvier 1909, un meting pour demander la libération de Girard et de Jacquart avait réuni environ 2000 persones à la salle des Sociétés savantes.
Le 20 janvier 1909 le CDS, avec le syndicat des cochers et chauffeurs, organisa à l’occasion de cette affaire la première manifestation en automobile tenue en France où 25 voitures avec des pancartes (Affaire Girard Jacquard – Deux innocents condamnés – Une infamie judiciaire) défilèrent du quai des Tuileries à la place de la République en jetant des paquets de tracts à la volée. Maurice Girard et Jacquard furent libérés lors de l’audience du 3 février suivant où les mensonges de la police avaient été démontrés (voir la contre enquête parue dans Le Matin du 20 janvier 1909). Toutefois la chambre criminelle de la cour de cassation avait rejeté son pourvoi et Girard n’avait été libéré que par une mesure de grâce du Président de la République. Libéré de la prison de Fresnes le 8 février, il avait écrit au Garde des sceaux pour obtenir la révision de son procès..

Début février 1910 il fut l’un des signataires du manifeste du Comité antiparlementaire révolutionnaire (cf. L’Humanité, 9 février 1910) ainsi que de l’affiche de Grandjouan Ne votons plus !. Le 24 mars 1910, Maurice Girard fut parmi les seize signataires de l’affiche À bas Biribi imprimée par le CDS pour réclamer justice dans l’affaire Aernoult-Rousset. Tous comparurent aux assises le 4 juillet et furent acquittés.

Début avril 1910, n’ayant reçu aucune réponse à la demande de révision de son procès, il se présentait avec Me Bonzon, son avocat, au ministère de la Justice pour remettre en mains « propres » à M. Barthou, une lettre de protestation. Une cinquantaine de terrassiers et de militants des syndicats accompagnaient les protestataires. Ils ne furent pas reçus, faute de n’avoir pas fait une demande d’audience. Alors ils se mirent à distribuer des tracts et à arborer des pancartes, tandis qu’une quarantaine de terrassiers, débouchant de la rue de Rivoli par la rue de Castiglione, tentaient d’arriver à la place Vendôme pour se joindre à eux. La police chargea. Maurice Girard, Dureau et Blanchard furent arrêtés puis relâchés, après deux heures de détention.
En juillet 1910, la cour de cassation refusa la révision de son procès.

Le 14 juillet 1911 il avait été arrêté à bord d’une auto ornée de grandes affiches rouges où i ; était écrit "Marianne et la mobilisation. Si tu pars en guerre, Marianne, tu es foutue", ce qui lui valut d’^tre l’objet d’une contravention.

Girard demeurait en 1911 au 6 rue de Gravel à Levallois-Perret, avec son frère et Albert Jacquart et était membre de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC).. Il demeura ensuite, toujours avec son frère, au 6 rue Wirtz (XIIIe arr.).

En 1912 il était membre de la commission de répartition des aides de la Caisse de solidarité des prisonniers.

Le 20 mai 1913, les opérations du conseil de révision de Boulogne-sur-Seine furentt troublées, par des membres de la CGT. Deux taxi-autos arrivèrent à toute vitesse et traversèrent la place. Les deux voitures portaient sur les trois côtés, des pancartes-calicots avec des inscriptions : « A bas les trois ans ! A bas le militarisme ! » Quatre jeunes gens, outre le chauffeur, se trouvaient dans chacune des voitures. Un des voyageurs brandissait un drapeau rouge sur lequel on lisait : « Jeunesse syndicaliste de Boulogne-Billancourt ». En traversant la place et les rues de Boulogne, ils jetèrent à profusion des brochures antimilitaristes émanant de CGT et crièrent à tue-tête : « Hou ! hou ! les trois ans ! » Un détachement du 1er cuirassiers était accouru. Les chevaux encadrèrent l’auto 279-U-3, qui avait été conduite au commissariat de police. Le chauffeur, Maurice Girard, avait été l’objet d’une contravention.

Inscrit au Carnet B, il fut mobilisé lors de la guerre de 1914. Le 27 septembre 1915 il avait été évacué pour une brulure au bras (hors sercive) et le 8 février 1916 il avait été détaché comme mécanicien-ajusteur à l’usine Delamour-Bellevile à Saint-Denis puis ffecté le 27 juin 1917 aux usines Lhépée et Petters à Billancourt. Il fut démobilisé le 19 avril 1919.

Au début des années 1920 il était membre de la Fédération anarchiste et du Comité de défense sociale et résidait alors à Paris 53 rue d’Alleray (XVe arr). En 1923 il participait à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.

Le 28 mars 1942 il se maria à Paris avec Marie Adam.


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