Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DODOT, Émile, Jules

Né à Paris le 3 janvier 1839 — mort le 24 mars 1902 — Cordonnier — Paris — Levallois (Hauts-de-Seine) — Londres — Suisse
Article mis en ligne le 7 mars 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
Émile Jules Dodot

Vers l’automne 1871, Émile Dodot (parfois orthographié Dodo), avait été condamné par le tribunal de la Seine à 4 mois de prison et 16 francs d’amende pour « outrage à la pudeur » et aurait semble-t-il été condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée (participation à la Commune). En avril 1870 il avait été déjà condamné à 4 mois de prison pour « vol ».

Émile Dodot apparaissant en 1894 dans le fichier Bertillon comme « cordonnier anarchiste ». Ancien communard condamné par contumace le 13 mai 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée, il s’était réfugié à Londres puis en Suisse dont il avait été expulsé en octobre 1874. Revenu en France après l’amnistie, il résidait à Levallois-Perret où, au début des années 1880, il était membre du groupe La Solidarité qui se réunissait au 86 rue de gravelle et dont faisaient également partie Louis Léveillé, Courapied Marchand et Ferrière. Il demeura 2 rue Victor Hugo puis en 1892 rue Valentin. Selon la police, lorsqu’il était malade, c’était la femme Chauveau « bien connue pour ses opinions anarchistes », qui lui apportait à manger.

Le 1er janvier 1894, lors des rafles suivant l’attentat de Vaillant à la Chambre des députés, il fut l’objet d’une perquisition où la police avait saisi diverses brochures et journaux anarchistes, mais avait été laissé en liberté. Le 26 février suivant, son domicile, 2 rue Valentin, était une nouvelle fois perquisitionné, sans résultat, excepté la découverte d’un fragment d’enveloppe venant de Londres et d’une photographie d’une femme pouvant être la femme Nikitine, ce que nia Dodot, et il était arrêté et conduit au dépôt. Lors de son interrogatoire il nia faire partie d’aucun groupe. Remis en liberté provisoire le 5 mars 1894, il fut de nouveau l’objet d’un mandat d’amener le 30 juin suivant, puis d’une perquisition le 1er juillet. Il avait continué d’affirmer qu’il n’appartenait à aucun groupe, qu’il ne fréquentait pas les réunions, « ne s’occupant plus de rien depuis sept ans » et qu’il ne comprenait pas pourquoi on l’arrêtait, ne s’occupant que de son travail depuis sa libération. Il fut interné à Mazas avant d’être remis en liberté provisoire le 10 juillet.

Il fut par la suite le gérant de plusieurs numéros de la première série du journal Sur le trimard (Paris, 4 juillet 1895-mars 1896) organe de revendication des “sans travail” animé notamment par Octave Veret et Henri Dagan qui sera suivi en 1897 par le titre Le Trimard (Paris, 16 mars 1897-1er mai 1897, au moins 6 numéros et 1 supplément).

Fin 1895, alors qu’il était hospitalisé à Beaujon, le journal Les Temps nouveaux appelait à lui rendre des visites de solidarité.

Au printemps 1898 E. Dodot était avec E. Fourmont et F. Cuisse responsable du groupe La solidarité des trimardeurs, chargé de l’accueil des compagnons provinciaux ou étrangers de passage à Paris.

Le journal Les Temps nouveaux signalait au printemps 1901 que « La maladie l’empêchait de travailler » et appelait à lui adresser de l’aide directement à son domicile, 31 Passage Touzelin à Levallois-Perret.

Émile Dodot est décédé le 24 mars 1902.


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