José Bernat Cirerol, qui était semble-t-il d’origine française, aurait été membre en 1893 du groupe anarchiste Bienvenido de Barcelone. Il fut arrêté à la suite de l’attentat de Santiago Salvador Franch le 7 novembre 1893 au théâtre du Liceo. Puis il fut accusé d’avoir participé à l’attentat de Pallas contre le maréchal Martinez Campos (septembre 1893), suite à des aveux arrachés sous la torture. Condamné à mort le 2 mai 1894 avec Mariano Cerezuela, Jaime Logos, Maneuel Archs, José Codina et José Sabat, il fut fusillé le 21 mai suivant avec ses camarades.
Dans une lettre reproduite par Le Père Peinard et Le Libertaire, il avait décrit les circonstancies de ses aveux : « …Le 22 décembre 1893 commença mon supplice : on me donna d’abord des coups de verge pendant plus d’une heure, après quoi je reçus l’ordre de me promener vite sans l’arrêter un instant. Le soir, je demandai de la nourriture et de l’eau car j’étais en proie à une fièvre qui me faisait souffrir d’une soif ardente. Quelques heures après, on me donna un grand morceau de morue sèche que je mangeai avec avidité. Quant à l’eau, c’est en vain que j’en demandai. Je dus continuer à me promener toute la nuit car, à peine je m’arrêtais, on m’obligeait à marcher à coups de baguette. Le lendemain je continuai à être privé d’eau et de repos, mes épaules étaient sanglantes et je tombai sans connaissance. Je ne sais plus ce qui arriva ; je me rappelle seulement qu’on me donna une tasse de bouillon. Le gouverneur m’interrogea de nouveau et alors sous la menace qu’on recommencerai, j’affirmai tout ce qu’on voulut ».