Dictionnaire international des militants anarchistes
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MOLAS DURAN, José (ou Juan) “{BURLETA}”
Né le 5 juillet 1861 à Igualada (Barcelone) – fusillé le 4 mai 1897 - Maçon – MLE – Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 5 novembre 2015
dernière modification le 20 avril 2024

par ps

Décrit comme un « colosse », José Molas Duran (parfois orthographié Moles) dit Burleta, était au début des années 1890 un des activistes anarchistes de Barcelone où il habitait le quartier de Gracia. Son militantisme lui valut d’être arrêté lors de l’attentat de Pallas en septembre 1893 et d’être emprisonné jusqu’en 1894. L’année suivante il était une nouvelle fois emprisonné, puis suite à l’attentat de la rue Cambios Nuevos en juin 1896, il fut arrêté avec Juan Alsina, Tomas Ascheri et Antonio Nogués, emprisonné et torturé avec eux dans des cachots de la citadelle de Montjuich creusés à 100 mètres sous terre. Lors du conseil de guerre tenu à Montjuich en décembre 1896 et malgré les menaces de nouvelles tortures s’il révélait les sévices dont il avait été victime, il raconta tous les supplices qui lui avaient été infligés pour lui arracher des aveux dans une lettre sortie de prison et reproduite par Le Père Peinard : “Le 6 août à 9h45, le garde Mayans me mit les menottes et me dit qu’il fallait marcher au pas accéléré. Le7, à 4 heures du soir, je ne pouvais plus faire un pas. Alors le garde Parillas entra dans le cachot tenant un fouet par le bout et m’administra plus de vingt coups avec le manche par tout le corps. A 9 heures du soir, Carreras entra à son tour et recommença la bastonnade en augmentant la dose. Je tentais de me tuer en me précipitant tête première sur la pierre aiguë de la fenêtre et je restai étendu sur le sol, baignant dans une mare de sang…”. Après de nouvelles séances de bastonnade les 8, 9, 13 et 14 août, il accepta de signer des aveux rédigés par un lieutenant et à condition qu’un juge soit présent. Devant ce dernier il se rétracta ce qui entraîna de nouvelles séances de tortures : “Je puis affirmer que j’ai subi la torture du feu. J’ai passé de la sorte neuf jours et neuf nuits, sans prendre aucune nourriture, sans boire, toujours marchant et sans dormir- tout ensanglanté avec dix blessures à la tête et le corps noir de coups”.
Dans une autre lettre publiée par Les Temps nouveaux, il écrivait à un compagnon : “Nous tous, les six qui sommes au pouvoir de la garde civile, nous n’avons commis d’autre délit que celui de passer plusieurs jours dans le cachot zéro entre les mains des bourreaux. Lorsque moi et les autres nous arrivâmes dans cette inquisition, nous étions innocents de tout, mais après neuf jours et neuf nuits de tourments intolérables, nous étions auteurs et complices de ce grand crime…

Condamné à mort avec 8 autres des accusés - dont Juan Alsina, Tomas Asheri, Antonio Nogués et Luis Mas -, il fut fusillé avec ces derniers dans les fossés de Montjuich le 4 mai 1897 en criant “Vive l’Anarchie !” et en ordonnant “Feu !” au peloton.


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