Alphonse Comberousse dit Ravachol résidait au début des années 1890 à La Grive par Saint-Alban (Isère) où début 1891 il était l’animateur avec Cusset du groupe Les Vengeurs Grivois qui venait de se former. Le 28 avril 1891 la police l’avait arrêté porteur de placards et de manifestes anarchistes, ce qui llui avait valu d’être renvoyé de l’usine de La Grive où il travaillait. En juin 1891, à la suite de l’explosion d’une cartouche de dynamite à Vienne (Isère), il avait été arrêté et fait de la prison préventive, puis après sa libération était parti pour Saint-Étienne à la recherche de travail. Il était venu ensuite se fixer à Lyon en 1892.
Alphonse Camberousse avait participé en 1893 aux nombreuses réunions de préparation à l’édition de l’hebdomadaire communiste anarchiste régional L’Insurgé (Lyon) et notamment à la réunion tenue début août 1893 au café Merle, place de l’Hôpital à laquelle participèrent notamment Jean Boget Joanny, Desgranges, Seyssel, Jean Rocca, Poyet, Lombard, Blachère, Puillet et Marius Blain. Camberousse, qui avait proposé le titre du journal, fut nommé membre d’une commission de contrôle de la rédaction — avec Philippe Sanlaville, Dumortier, Lombard et Polo — chargée de lire la copie et de rejeter tout article susceptible « d’entraîner des poursuites ». Le journal, dont le gérant était L.J. Jacomme puis Sanlaville, était domicilié 3 rue Sainte-Catherine et parut du 12 août au 18 novembre 1893 (15 numéros). Il démissionna de son poste au bout de 2 mois.
En 1893 il se déclara hostile à la manifestation du 1er mai et fut candidat abstentionniste lors des élections législatives dans la 5e circonscription de Lyon.
Le 20 novembre 1893, peu après les attentats de la rue des Bons-enfants et du bouillon Duval, lors des perquisitions effectuées aux domiciles de 102 militants lyonnais, la police avait saisi des journaux, des brochures et du courrier à son domicile.
Le 1er janvier 1894, suite à l’attentat de Vaillant à la chambre des députés, il fut à nouveau perquisitionné. La saisie d’un ballot de brochures Les travailleurs des villes aux travailleurs des champs de Charles Malato servit de prétexte à l’inculper : toutefois la brochure de Malato n’était qu’une réimpression d’un texte qui circulait auparavant librement et n’avait jamais été interdit et le ballot n’ayant pas été ouvert, Comberousse ne put être accusé de distribution de la brochure. Comberousse fut libéré le 22 janvier après avoir subi quatre interrogatoires.
Il fut de nouveau arrêté lors des rafles du 19 ou 20 février 1894 et détenu à la prison Saint-Paul jusqu’au 23 février. Toutefois le 15 mars, toujours pour la même brochure, il fut poursuivi avec Lombard, Jacomme et Jean Boget pour « injures envers l’armée » infraction prévue par la loi sur la presse de 1881. Il fut cependant déclaré non coupable lors de l’audience du 23 mai 1894 au contraire de ses trois co-inculpés : Boget et Jacomme avaient été condamnés à 6 jours de prison et Lombard, par défaut, à 3 mois de prison et 500 francs d’amende.
En 1895 il était membre de la chambre syndicale des cordonniers mais ne sembla pas y avoir jouer un rôle très actif. Il travailla ensuite comme peintre en bâtiment et semble-t-il comme camelot et au printemps 1896 alla à Genève, à la recherche de travail, avant de revenir à Lyon où il était notamment en contact avec les compagnons Toussaint Bordat et Adrien Blain.
Début octobre 1896, il partait pour l’Algérie où, peintre à Alger et victime de fièvres peu après son arrivée, il ne put rester et rentra en France en novembre 1896 par le paquebot Oasis. En Algérie il était en contact avec le compagnon Jules Xixonnet avec lequel il entretenait des relations suivies.
En 1897, tout comme en 1893, il se déclara hostile à la manifestation du 1er mai. Il demeurait alors rue Mazenod chez le compagnon Mazoyer et figurait sur une liste d’anarchistes de Lyon. Il semblerait ensuite avoir cessé de militer activement avant de reparaître en 1901 comme un membre actif du groupe Germinal. A l’été 1901, il fut l’un des signataires du manifeste Guerre à la guerre.
En janvier 1904 il fut radié de l’état vert n°3 des anarchistes disparus et/ou nomades. Il demeurait alors 35 rue Imbert Colomés à Lyon.
S’agit il du Comberousse qui à Vienne (Isère) le 14 juillet 1891, suite à une explosion, fut l’objet d’une perquisition et arrêté avec notamment Moussier, Orcelin, Chatain, Alard, Alais et Garnier. Tous furent emprisonnés 27 jours — dont 17 jours au cachot — avant d’être libérés à l’exception de Moussier.