Au début des années 1890, A. Bonnardot, qui était ancien membre de l’Armée du Salut et résidait 7 rue de Tanger à Alger, était le responsable du groupe Les jeunes vengeurs algériens, qui à l’été 1891 organisait une tournée de conférences dans les villages de la région d’Alger. Début septembre il fut arrêté à Alger pour propos antimilitaristes : le 22 août 1891, lors d’un défilé militaire à Alger, alors qu’il était à la terrasse d’un café avec Morat, il avait injurié l’armée et avait ajouté à destination de consommateurs qui avaient protesté : « Je suis international et je ne serai jamais soldat, je croirai salir ma peau en endossant l’uniforme français ; toute l’armée française, ce sont des lâches qui ont tiré sur le peuple à Fourmies ». Il s’en était suivi une bousculade puis Bonardot et Morat avaient été arrêtés, poursuivis pour “injures publiques envers l’armée” et laissés en liberté provisoire. Au cours de l’instruction ils furent impliqués dans une affaire de vol qui leur valut d’être condamnés en septembre, Bonnardot à 3 mois pour “complicité” et Morat à 6 ans de travaux forcés comme auteur du vol. Pour les “injures à l’armée” Bonnardot écopa de 3 mois supplémentaires tandis que Morat était acquitté.
Le 12 mars 1892, son nom figurait sur un carnet d’adresses saisi chez le compagnon Léon Lepiez au Havre.