Né en Italie d’un père français, Michele Belmotto (parfois orthographié Balmoto et Balmo) dit Vincent avait été réformé lors du tirage au sort à Toulon en 1870. Dans les années 1890 il était qualifié « d’anarchiste militant fréquentant assidument les réunions et résidait au 6 rue des Riaux. Il tenta à plusieurs reprises de constituer un groupe et, selon la police, se faisait « remarquer par la violence de son langage dans les réunions publiques ». C’est ainsi qu’en juillet 1891 il organisa une réunion d’ouvriers cordonniers pour les organiser dans un groupe qui devait s’appeler Ouvriers cordonniers anarchistes internationaux, réunion qui échoua semble-t-il. Fin décembre 1891 ou début janvier 1892, il avait été l’organisateur au Bar du Printemps, rue Molière, d’une réunion en vue de constituer un groupe à laquelle avaient participé des ouvriers cordonniers, en partie Italiens, des ouvriers boulangers et des cochers. Au début de l’été 1892, ses coordonnées avaient été trouvées sur un carnet d’adresses du compagnon Milano qui venait d’être arrêté à Lugano (Tessin). Fin 1893, sous le nom de Balmo, il figurait sur une liste d’anarchistes étrangers et « dangereux » résidant dans le Var. Le 18 juillet 1894 il fut l’objet d’une perquisition où furent saisis divers journaux révolutionnaires et quelques exemplaires de la Déclaration d’Émile Henry. En septembre 1894, comme plusieurs autres militants de Toulon dont Lambert, Lemoine, Gasparini, Fouque et Chauvin, il fut l’objet d’une nouvelle perquisition qui ne donna aucun résultat.
Au début des années 1900, divorcé depuis 1893, il demeurait au Bar des Joyeux, Quartier du gaz à Toulon et figurait sur l’état des anarchistes du département où il était qualifié de « caractère violent ». Il figurait toujours en 1908 sur l’État des anarchistes mais n’était plus l’objet de remarques défavorables.