Depuis les grèves de 1880 Victorien Dizengromelle était membre du groupe socialiste révolutionnaire La Défense des travailleurs de Reims. Il s’était prononcé en faveur des anarchistes lors de la scission à l’été 1884 où, autour notamment de Faucher, s’était constitué le groupe anarchiste Les Résolus. Il s’était à cette époque abonné à l’organe communiste anarchiste Terre et liberté (Paris, 18 numéros, 25 octobre 1884-21 février 1885) publié par Antoine Rieffel. En décembre lors d’une réunion du groupe socialiste, il avait proposé que le candidat choisi pour les élections de 1885 se retire à la veille du scrutin, proposition refusée à l’unanimité moins 2 voix, celle de Dizengromelle et de Arnould.
Le 22 février 1885, c’est lui qui avec Carpentier ouvrait le cortège de 200 personnes environ lors de l’enterrement du compagnon Ernest Merlin auquel participaient notamment Douce, Pedron, Schweyer, Lequet et Faucher. Selon la police certains des participants étaient armés, notamment le porteur du drapeau rouge, et quelques cris de « Vive l’anarchie ! Vive la Révolution ! » avaient été poussés « sans beaucoup d’échos ».
Le 1er mai 1887 il avait été élu conseiller ouvrier aux Prud’hommes et en septembre avait succédé à Sagniez comme vendeur du journal Le Cri du peuple. Il avait sans doute à cette époque déjà réintégré le parti socialiste.
Il y a vraisemblablement identité avec Dizangremelle qui, lors de réunion publique du 1er mai 1890, avait engagé les ouvriers à élire des socialistes pour les représenter au parlement. Il avait donc réintégré le groupe socialiste et participait à cette époque aux réunions du syndicat de l’industrie lainière où, selon la police, il s’opposait à la présence de ses anciens compagnons anarchistes.