Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DETTORI, Giovanni

Né à Orgosolo le 29 janvier 1899 — tué le 15 janvier 1937 — Tailleur de pierres ; vendeur ambulant — Marseille (Bouches-du-Rhône) — Saint-Cassin (Var) — Tunis — Espagne
Article mis en ligne le 2 mars 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Giovanni Dettori

Appelé sous les drapeaux en 1917, Giovanni Dettori, qui fut sans doute sympathisant socialiste avant de devenir anarchiste, était resté au front jusqu’à la fin de la guerre. En 1921 il avait été condamné à quinze jours de prison pour « outrage » et en 1922 avait émigré clandestinement à Marseille où il était en relations avec Paolo Schicchi. Il s’installait à Saint-Cassin (Var) où il travaillait dans une carrière de pierres. C’est là qu’il perdait une main suite à l’explosion d’une cartouche de dynamite. Il aurait également travailler au chantier naval de La Seyne-sur-Mer.

Selon la famille, il aurait été chargé d’exfiltrer vers l’Argentine Sacco et Vanzetti lors d’une éventuelle évasion.

En novembre 1926 il partait pour la Tunisie d’où il était toujours en contact avec Schicchi et où il allait appartenir au groupe libertaire italien de Tunis dont faisaient entre autres partie Emilio Atzori, Raimondo Mereu, Francesco et Antonio Piras et Nunzio Valenza. Les autorités fascistes italiennes le suspectaient d’avoir participé avec Atzori, Giovanni Curti et Alberto Trachiani aux attentats contre le consulat de Tunis (le 28 décembre 1928) et contre le journal fasciste Unione (le 18 avril 1929). Giovanni Dettori avait alors quitté la Tunisie et en juillet 1931 était arrêté à Vintimille et condamné à un mois et demi de prison pour « port d’arme ». Il était ensuite assigné à résidence puis déporté à Ponza où en juin 1933 il faisait l’objet d’une nouvelle condamnation à cinq mois pour avoir participé à un mouvement de protestation des déportés.

Après sa libération il allait à Nuoro où en août1934 il obtenait un passeport pour rejoindre sa famille en Tunisie. Revenu à Tunis en octobre il travaillait alors comme vendeur ambulant et participait à une grève des tailleurs de pierres à Djebell Alloud. En juillet 1936 il était l’objet d’une mesure d’expulsion de Tunisie suite à sa participation à une manifestation antifasciste.
A l’automne il partait pour Marseille avec Mazzone, Puggioni, Giovanni Fontana et Mario Giudice. Il décidait alors de partir comme volontaire en Espagne. Le 25 octobre il gagnait Perpignan puis passait en Espagne où il s’enrôlait comme milicien sur le front d’Aragon dans la Colonne Durruti. Après avoir été une première fois blessé, Giovanni Dettori était tué le 15 janvier 1937 lors des combats à Teruel.

Giovanni Dettori était marié à Giuseppina Puggionni dont il avait eu trois fils — Giuseppe, Marius et Jean — qui s’engagèrent tous dans les Forces Françaises libres pendant la Seconde guerre mondiale.


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