Lors d’une période d’instruction militaire au Fort de Tavannes (Verdun), Alfred Bienfait, qui était à Reims l’un des diffuseurs de la presse anarchiste — Le Père peinard, Le Libertaire et Les Temps nouveaux —, s’était abstenu, selon le préfet, de toute propagande, mais s’était « fait porter plusieurs fois malade pour échapper au service ». Il fut signalé comme ayant disparu du département de la Marne en avril 1898. Il venait d’être libéré de la maison de correction de Châlons-sur-Marne et avait déclaré se rendre à Chartres ; il lui avait été remis un passeport à cet effet. Alfred Bienfait avait été condamné le 24 décembre 1897 par le tribunal correctionnel d’Epernay à 4 mois de prison pour « mendicité en réunion » et avait été transféré début janvier à la Maison d’arrêt de Chalons.
Début 1899, sous le nom de Blondel, il vivait maritalement avec Sidonie Guibert (épouse Gaillard) qui, selon la police, utilisait également les faux noms de Mangin, Giffart et Pousin. Recherchée en raison de plusieurs condamnations, cette dernière avait alors été arrêtée et incarcérée à la maison d’arrêt de Reims.
En octobre 1900, Bienfait avait été envoyé faire une période militaire de 28 jours à Saint-Michiel (Meuse). Il résidait en 1902 dans un garni 39 rue de Marfy à Reims. En octobre 1903 il avait été envoyé faire une nouvelle période de 28 jours au 151e de ligne à Verdun. En 1906 il résidait rue des Moulins, n°10.
Alfred Bienfait est décédé le 3 juin 1908 après avoir été poignardé par le chanteur ambulant Schwartz.