Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DESCAVES, Lucien

Né à Paris le 18 mars 1861 — mort le 6 septembre 1949 — écrivain naturaliste — Paris
Article mis en ligne le 26 février 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Lucien Descaves

Lucien Descaves sympathisa avec la Commune de Paris et ses militants « antiautoritaires ». Les collections importantes qu’il avait réunies sur l’événement et sur les hommes sont aujourd’hui à l’Institut international d’Histoire sociale d’Amsterdam IISG archives Descaves
. Deux de ses ouvrages au moins se sont inspirés de la Commune : “La Colonne”, 1902, et surtout “Philémon, vieux de la vieille”, livre d’histoire plus que roman. Ces ouvrages ainsi que “Sous-offs” marquèrent profondément des générations de militants.

L. Descaves, homme de théâtre membre de l’Académie Goncourt, écrivit des pièces d’inspiration libertaire : “La Cage”, 1898, en collaboration avec G. Darien, invite les hommes à se rallier à la cause révolutionnaire et à briser leurs chaînes ; “La Clairière”, 1900, et Les Oiseaux de passage, 1904, en collaboration avec M. Donnay, abordent, la première, le problème des « milieux libres » ou colonies anarchistes, la seconde, l’étude des moeurs des nihilistes russes.

En 1900 il avait fait partie aux cotés de Paul Adam, Jean Ajalbert, Octave Mirbeau, Fernand Pelloutier et Adolphe Rette entre autres, d’un Comité pour l’organisation d’un Congrès international d’art social (cf. supplément au n°11 du journal L’Effort , 15 février 1900).

Début 1914 il appuya l’expérience du Cinéma du peuple (voir Bidamant) pour lequel il fut plusieurs causeries.

Lucien Descaves a collaboré à un très grand nombre de titres de la presse libertaire francophone dont :
 L’En dehors de Zo d’Axa (Paris, 91 numéros du 5 mai 1891 au 19 février 1893) ; — Albums des temps nouveaux (le numéro sur La Mano negra, 1903) ; — Les Hommes d’aujoudh’ui (189 ?, numéro 409 sur Zo d’Axa)- L’Almanach de la révolution (Paris, 1901-1913) ;- L’Ennemi du Peuple (Paris, 29 numéros, 1903-1904) ; — L’Étoile socialiste (Bruxelles, 1893-1898) ; — Les Temps nouveaux (1895-1914) puis la série 1919-1921 (en particulier le numéro spécial de mars 1921 consacré à Kropotkine) ; — Supplément littéraire de la Révolte (1888-1894) puis des Temps nouveaux (1895-1914) ;-La Bataille syndicaliste (Paris, 1638 numéros du 27 avril 1911 au 23 octobre 1915) quotidien de la CGT ;-Le Grand Soir (Arras, 1911-1914) ; — L’Amnistie (numéro unique du 14 janvier 1933).
L. Descaves a conté l’histoire de sa vie dans “Souvenirs d’un ours”, Paris, 1946, 296 p. et un numéro de la revue Les Hommes du jour lui a été consacré.

Lucien Descaves est mort le 6 septembre 1949. A cette occasion et sous le titre “Disparition d’un ennemi du militarisme”, la revue Défense de l’homme n°12, septembre 1949 écrivait : « … D’aucuns ont reproché à Descaves de s’être laissé détourner du bon combat vers la fin de sa vie, par de simples soucis de gloriole littéraire. C’est une vaine querelle que nous ne prendrons pas à notre compte, nous qui ne voulons nous souvenir que des trente années que le grand évrivain consacra inlassablement contre l’injustice et la sottise… L’œuvre d’un Lucien Descaves nous apparaît comme un phare resplendissant au-dessus de ces mornes hypocrisies et de ces déchéances intellectuelles qui pèsent sur un monde à peine sorti des décombres, un monde qui pourtant aimerait peut être vivre sa part de joie, sous un soleil tranquille… sans Dieu, ni César, ni tribun ».


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