Ber Brozgol (orthographié parfois Borsgol) avait déserté de l’armée russe au bout de 6 mois de service et avait gagné la France. A Paris il résidait 47 rue Hermel avec son frère Isaill Jacques, avec lequel il fréquentait les groupes anarchistes.
Le 25 juillet 1914 1914 il avait été avec son frère condamné à 3 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour pour « coups et blessures « et « bris de clôture » : en fait avec son frère Jacques, il s’était rendu le 1er mai 1914 à l’atelier de couture de la rue du Mont Cenis où ce dernier travaillait, pour reprocher au patron de faire travailler les ouvriers ce jour là. Son frère Jacques, après avoir refusé d’occuper son poste de travail, avait ensuite frappé le patron.
Arrêté en décembre 1915 après le rejet en appel par la cour de cassation de sa précédente condamnation, il était condamné à 2 mois de prison pour infraction à l’interdiction de séjour, était interné à la prison de la Santé, puis transféré au dépôt de triage de La Ferté. Le 2 février 1916, interné au camp de Précigné depuis le mois de janvier, il était l’objet d’un arrêté d’expulsion de France et demandait à pouvoir s’engager dans l’armée française pour la durée de la guerre. Il fut maintenu interné au dépôt de l’île de Groix avec plusieurs autres sujets russes. En mai 1918 il demandait à pouvoir aller en Espagne pour y rejoindre son frère installé à Bilbao après sa libération du camp d’internement de Précigné.
A l’automne 1918 il était toujours interné au dépôt du fort de Groix (Morbihan) d’où il écrivait au ministre de la Guerre pour lui demander de lui restituer ses papiers afin de pouvoir partir à l’étranger…