Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DELZANT, Charles

Né à Fresnes-sur-Escaut (Nord) le 1er janvier 1874 — mort le 28 juin 1943 — Ouvrier verrier ; blanchisseur — CGT — Escautpont (Nord)
Article mis en ligne le 21 février 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Charles Delzant

Militant anarchiste et syndicaliste, Charles Delzant était le président du syndicat des verriers à vitres de Fresnes et d’Escautpont (Nord), créé en 1896, et joua, en 1900, un rôle important dans la grève des verriers à vitres d’Aniche et d’Escautpont.

A la fin des années 1890 il avait été l’un des fondateurs du groupe L’Action directe de Fresnes sur Escault où P. Monatte commença à militer.

Il devint en 1904 secrétaire général de l’Union syndicale des ouvriers verriers à bouteilles de Fresnes et d’Escautpont et directeur de La Voix des Verriers. Il collaborait également aux Temps nouveaux de Jean Grave.
Vers 1905, Delzant était un des leaders de l’anarcho-syndicalisme dans le département du Nord. Il était également, depuis sa fondation en 1902, secrétaire général de la fédération nationale des Verriers à partir de 1912. Il touchera à ce titre 200 f par mois à partir de 1906, 250 f à partir de 1912.

Au XIe congrès national corporatif — 5e de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Paris en septembre 1900, il représentait le syndicat des verriers à vitres de Fresnes-sur-Escaut. Il assista également au XIVe congrès, Bourges, septembre 1904, au XVe congrès, Amiens, octobre 1906, au XVIe congrès, Marseille, octobre 1908, au XVIIe congrès, Toulouse, octobre 1910. À Amiens, il signa l’ordre du jour syndicaliste révolutionnaire présenté par V. Griffuelhes.

Avant la Première Guerre mondiale, Delzant encourut plusieurs condamnations pour son action syndicale et notamment, par défaut, le 24 janvier 1912, par le tribunal correctionnel de Valenciennes, un an de prison et 100 f d’amende pour « apologie du pillage et du vol » : lors de la campagne début septembre 1911 contre la vie chère, il avait invité les femmes à poursuivre leur mouvement de protestation et les hommes à se joindre à elles, puis craignant d’être arrêté il s’était réfugié en Belgique.

Il collaborait à l’hebdomadaire syndicaliste révolutionnaire du Pas-de-Calais L’Avant-garde (Lens, 5 octobre 1913- au 2 août 1914) ainsi qu’aux Temps nouveaux de Jean Grave.

Dans les années 1910 il avait résidé quelque temps à Paris où il travaillait comme blanchisseur et demeurait 9 rue de la Py (XXe arr.)

Vers septembre 1912 il fut arrêté et emprisonné, au régime de droit commun, pour subir sa condamnation. Ayant fait opposition au jugement, il fut libéré le mois suivant après que le tribunal se soit déclaré incompétent.

Inscrit au Carnet B en 1909, Delzant fut mobilisé en 1914 dans un régiment d’artillerie basé à Lorient. Rallié à la politique d’union sacrée il poursuivait après guerre sa carrière syndicale puis adhéra à la SFIO. Charles Delzant est décédé à Paris, 4 rue de la Chine, le 28 juin 1943. (voir sa notice dans le Maitron en ligne).

Œuvre : Le Travail de l’enfance dans les verreries, Publication des Temps nouveaux n° 57, 1912, 20 p.