Fils d’un garde de Paris domicilié à la caserne Napoléon, publiciste, Eugène Delong dit Genold, qui aurait été le secrétaire du statuaire A. Rodin et était domicilié 3 rue Saint-Rustique (XVIIIe arr.), s’est ainsi présenté dans le journal Ce qu’il faut dire (CQFD) du 10 mars 1917 : « Je suis, moi, un homme du peuple, un vrai, fils de paysans, j’ai connu la chaumière où le sol est de terre battue puis, tout enfant, le taudis parisien et la rue : la rue où depuis l’âge de quinze ans, petit primaire, j’ai cherché tout seul ma pitance, tour à tour employé, colporteur, ouvrier, vagabond… ».
Pendant la guerre, réformé n°2, il avait été maintenu dans cette position en mai 1915.
Outre la collaboration à CQFD, journal créé par Sébastien Faure et Vandamme Mauricius, paru du 2 avril 1916 au 22 décembre 1917 régulièrement amputé par la censure, Genold qui avait été maintenu réformé le 28 mai 1915, apporta également son concours à Par-delà la mêlée, journal d’E. Armand et Pierre Chardon, qui parut du 26 janvier 1916 au 28 février 1918 (42 numéros), puis à La Mêlée (1918-1920) de Pierre Chardon, à Franchise (Paris, 3 numéros du 31 mars au 14 avril 1918) organe fondé par Vandamme et victime de la censure, et au Libertaire, dès qu’il parut en janvier 1919, collaboration régulière qui se poursuivit jusqu’en 1936 au moins.
En mars 1919, avec notamment Le Meillour, Sirolle, Boudoux, Renneringer, Gillot, etc, il fut le signataire d’une protestation contre les perquisitions effectuées au siège du Libertaire à la suite de l’attentat de Cottin contre Clemenceau (cf. Le Libertaire, n°6, 2 mars 1919). Il demeura alors 71bis rue Vamrémont puis 55 rue des Abeses (XVIIIe arr.).
Il collaborait également à la revue littéraire La Forge (Paris, 1917-1920) ainsi qu’à la revue de Maurice Wullens Les Humbles (Paris, 1916-1940). Genold, qui habitait alors 18 rue Danrémont (Paris 18) publia l’hebdomadaire littéraire Notre Voix (Paris, 32 numéros du 6 avril au 15 décembre 1919, puis mensuel. 4 numéros de février à avril 1920) auquel collaborèrent notamment Henri Barbusse, Louise Bodin, Fanny Clar, G. de Lacaze-Durthiers, Léon Werth, Romain Rolland et Maurice Wullens et les dessinateurs Aurelian, F.M. Berthet, Lucien Laforge et Pierre Larivière. Dans le numéro du 5 mars 1920, il s’exprimait ainsi : « C’est par l’autorité qui vient d’en bas s’exerçant par la dictature du prolétariat, que l’élite qui vient, non seulement conservera les acquisitions de la connaissance humaine, mais établira sur les ruines du coffre-fort la souveraineté de l’esprit ». Le journal Le Soviet (Paris, 13 numéros du 21 mars 1920 au 14 mai 1921), organe de la Fédération communiste des soviets (section de langue française de l’Internationale de Moscou) que plusieurs anarchistes communistes avaient rallié (dont Lebourg, Jean Hermite, Justin Olive, etc.), auquel Genold apporta sa collaboration pour les numéros des 9 mai, 20 juin et 26 septembre 1920, reprit cet article dans les numéros des 9 mai et 20 juin 1920 ; dans celui du 26 septembre 1920, Genold s’affirmera pour un certain « robespierrisme », la dictature ne devant être toutefois « qu’un moyen et non une fin ». Dans les années 1920 il écrivait également dans La Revue anarchiste (Paris, janvier 1922 à août 1925) dont les rédacteurs principaux étaient Sébastien Faure et André Colomer.
En 1930, Genold se trouvait à Saïgon où André Claudot le rencontra, il travaillait alors pour Alger républicain. Genold était franc-maçon.
Genold a également collaboré à La Conquête du pain (Boulogne-Billancourt, 45 numéros du 13 octobre 1934 au 13 décembre 1935) dont l’administrateur étaut Fernand Planche et le gérant E. Bidault.
Marié à Paris XVIIIe arr. le 11 avril 1924, il mourut dans ce même arrondissement le 27 janvier 1954.
OEUVRE : Genold fut l’auteur en 1917 de deux brochures, “Le Pourrissoir” qui portait en sous-titre “Bourreurs de crâne et chiffons de papier”, et “L’Église et la Guerre” que préfaça Sébastien Faure. Il aurait aussi participé à la création de L’Individualiste (date ?) titre non répertorié par R. Bianco.