Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CURETTI, Pasquale “BACICCIA”

Né le 6 janvier 1877 à Savone — assassiné le 7 juillet 1940 — Cordonnier — Genève — Paris — Belgique — Londres — Beausoleil (Alpes-Maritimes)
Article mis en ligne le 30 juillet 2014
dernière modification le 12 juillet 2024

par ps

Pasquale Curetti avait émigré encore très jeune en Suisse puis en Belgique où, en décembre 1897 il fut emprisonné suite à ses activités révolutionnaires. Revenu à Genève en 1899, il continuait de fréquenter les milieux anarchistes et socialistes révolutionnaires. En mai 1900 il allait à Paris où il resta quelques mois avant de retourner en Suisse, puis en Belgique d’où il fut expulsé pour gagner Londres en juin 1902 avec le compagnon Alfredo Pierconti. Il y fut l’un des signataires avec Malatesta, Pierconti, Carlo Cafiero, Enrico Carrara et Sante Cenci entre autres, d’un appel pour la publication de l’organe socialiste anarchiste La Rivoluzione sociale.

En mai 1903 il était de nouveau à Paris où il allait rester jusqu’à la fin 1907 avant de regagner la Suisse. En mai 1908 il fut signalé à Genève comme acteur lors de la représentation du du drame théâtral Gabriella au profit du journal anarchiste La Protesta umana. L’année suivante il était de nouveau en France d’où il souscrivait au journal L’Aurora (Ravenne). En 1913 il faisait partie du groupe italien de Paris et assista aux conférences antimilitaristes de Maria Rygier (juillet 1913).

Au début des années 1920 il vivait à Nice, Ax-les-Thermes et Beausoleil et fréquentait notamment le compagnon Natale Cicuta. Il était alors inscrit au Carnet B mais n’était pas considéré comme dangereux. Fiché dans les années 1930 sur la « Rubrica di frontera » par les autorités fascistes italiennes, il était membre du groupe anarchiste de Beausoleil — avec notamment Angelo Montacci, Vicenzo De Luca, Domenico Nanni et Valdo Mistani — et soutenait financièrement le journal Nella Mischia (Paris) et les comités de secours aux prisonniers politiques. En septembre 1936, avec De Luca, il organisa une fête au profit des compagnons volontaires en Espagne, puis collabora activement avec le Comité de soutien à la révolution espagnole de Paris.

En novembre 1939 il fut arrêté à Beausoleil et fut interné dans un camp avant d’être transféré au camp du Vernet d’Ariège où le 7 juillet 1940 il décédait des suites de coups et sévices des gendarmes français qui tentèrent de maquiller sa mort en suicide.


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