Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ALVAREZ PALOMO, Ramon “RAMONIN”

Né à Gijon (Asturies) le 7 mars 1913- mort le 14 novembre 2003 — Boulanger — FAI — CNT — Gijon (Asturies) — Barcelone (Catalogne) — Toulouse (Haute-Garonne — Chartres (Eure) — Paris
Article mis en ligne le 18 juillet 2014
dernière modification le 8 août 2024

par ps
Ralon Alvarez Palomo

Se considérant comme le dépositaire de la pensée modérée d’Eduardo Quintanilla (dont il est le biographe), Ramon Alvarez Palomo, militant plus syndicaliste qu’anarchiste, a exercé une influence notable aussi bien aux Asturies que dans l’exil où il a eu un rôle déterminant dans la scission du mouvement libertaire.

Ramon Alvarez Palomo, qui avait suivi les cours de l’école rationaliste Neutra d’Eleuterio Quintanilla, avait commencé à travailler comme apprenti boulanger dès l’âge de 12 ans et avait adhéré à la CNt à 15 ans.

Membre du groupe anarchiste Solidaridad avec Blanco, José Maria Martínez et Mallada entre autres, Ramón Alvarez Palomo avait été emprisonné suite à l’insurrection communiste libertaire d’Aragon. En septembre 1932 il était le délégué des syndicats de l’alimentation et des Services publics au troisième congrès régional asturien de la CNT. Au plenum national de régions d’octobre 1933 il était le délégué des Asturies et défendit la position d’alliance avec l’UGT. Il était alors le secrétaire du syndicat asturien des boulangers. En mai 1933 il avait été arrêté à Gijón puis avait été nommé au Comité régional. Secrétaire du Comité régional il avait été emprisonné après l’insurrection libertaire de décembre 1933.

Après la révolution d’octobre 1934 il s’était caché quelques mois à Leitareigos puis en avril 1935 s’était exilé en France. Il retournera en Espagne après les élections de 1936 et l’amnistie suivant la victoire du Front populaire.

Dès le début de la guerre civile il représentait la CNT au Comité de guerre de Gijon et la FAI au Conseil des Asturies-Leon où il avait été nommé en novembre 1936 responsable du département de la pêche. En décembre 1936 Ramón Alvarez était nommé commandant des milices confédérales aux Asturies.

Après la chute du front nord il gagnait Barcelone où fin octobre 1937 il refusait le poste de secrétaire de propagande du Comité Péninsulaire de la FAI, mais devenait le secrétaire de Segundo Blanco au Ministère de l’instruction publique, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de la guerre.

Au plenum national de régionales du MLE en 1938 il défendit la thèse de Martinez Prieto qui proposait d’ouvrir des négociations avec Franco pour mettre fin à la guerre. Á la fin de la guerre civile il s’exilait en France.

Pendant l’Occupation il résidait à Paris (3 rue d’aix, Paris 10) puis à Chartres à partir de juin 1942. Il figurait sur une liste d’ « espagnols suspects résidant ou ayant résidé dans le département de la Seine » établie par la police le 16 octobre 1942 et où il était qualifié « d’élément nuisible à l’ordre public ».

En 1944 il collaborait au journal Exilio (Aynes) et participait dès octobre à un meeting CNT-UGT à la Mutualité à Paris où il défendait les thèses de l’Alliance syndicale. Sur ce thême il fera à la même époque une série de conférences en province en particulier à Chartres où il résidait. C’est à cette époque qu’il rencontra sa deuxième épouse, Aurora Molina Iturbe.

Á la Libération il était le secrétaire de la CNT de l’Eure et de la CNT asturienne en exil et participait au premier congrès de la CNT en exil le 1er mai 1945 à Paris comme délégué de la FL de Chartres. Il était alors membre du Sub Comité régional asturien. Il a sans doute été en 1945 le principal rédacteur du manifeste Con España o contra España qui allait concrétiser la scission du mouvement libertaire espagnol. Il avait ensuite été nommé secrétaire du Sub Comité national en France de la tendance dite collaborationniste qui s’alignait sur les positions prises par la CNT en Espagne et en faveur de la participation aux organismes républicains.

En 1947 il effectuait un voyage clandestin en Espagne et assistait au plenum de régionales tenu à Madrid en avril.

De 1957 à 1961 Ramón Alvarez a été le responsable du secrétariat de défense du Sub Comité national et en octobre 1961 il avait été emprisonné pour un mois à Paris.

Lors du congrès de réunification de la CNT à Limoges en 1961 il était le délégué de la fédération locale de Paris. Il s’y montra favorable à la création de l’organisme « Défense Intérieure » chargé des actions clandestines, mais n’acceptera pas d’en faire partie. En 1962 il était le secrétaire du Comité régional du nord et avait participé au plenum intercontinental tenu à Toulouse. Suite à la répression menée contre le mouvement espagnol, il avait été arrêté à Paris le 11 septembre 1963.

Délégué de Paris au congrès de la CNT à Montpellier en 1965, il a fait ensuite partie de la tendance regroupée autour du journal Frente Libertario en opposition à la tendance orthodoxe représentée par Germinal Esgleas et Federica Montseny.

A la fin des années 1960 il avait participé avec des responsables de l’UGT à la création du Fonds unifié de solidarité ouvrière (FUSOA) destiné à recevoir des fonds pour le soutien des ouvriers prisonniers ou licenciés.

Ramon Alvarez Palomo

Rentré en Espagne en 1976 il participa à de nombreux meetings et à la réorganisation de la CNT en particulier aux Asturies. En 1978 il était nommé directeur de Acción Libertaria l’organe de la CNT asturienne.

Après le congrès de la Casa de Campo en 1979 il se retrouvait dans le camp de la CNT rénovée et à partir de février 1980 fut nommé secrétaire du Comité Régional asturien à Gijon. En 1983 il était nommé au Comité Confédéral de la CNT rénovée puis fut l’un des organisateurs de la CGT.

Ramon Alvarez Palomo est décédé à Gijon le 14 novembre 2003.

Ramón Alvarez Palomo a collaboré à de très nombreux titres de la presse libertaire dont Acción Libertaria (Gijon), Asturias, Castilla Libre (Madrid), Cnt, Cnt Del Norte, Comunidad Iberica (Mexico), Debate Confederal, España Libre, Exilio, Historia Libertaria, La Hora De Mañana, Libre Pensamiento, El Noi (Valence), Polemica (Barcelone), Rojo Y Negro, Ruta (Caracas), Sindicalismo (Madrid), Solidaridad obrera (Valence)

Oeuvre : — Avelino Gonzalez Entrialgo (Caracas, 1978). — Avelino Gonzalez Mallada alcalde anarquista (Barcelone, 1978). — Eleuterio Quintanilla, vida y obra del maestro (Mexico, 1973) — Historia negra de una crisis libertaria (Mexico, 1982). — Importancia y futuro del sindicalismo (Mexico, 1967). — Viejo y nuevo, ideas y realidades en la historia (Mexico, 1967). — José Maria Martinez, simbolo ejemplar del obrerismo militante (Gijon, 1990) — Rebellion militar y revolucion en asturias (Gijon, 1995)


Dans la même rubrique

AGNOLETTO, Adamo

le 17 juillet 2024
par R.D.

ALMEIDA, Sebastiao de

le 7 juin 2024
par R.D.

ALAVOINE, Arthur, Alexandre, François

le 24 mai 2024
par R.D.

AFFAIRE, Maxime

le 5 avril 2024
par R.D.

ALLASIA, J. B.

le 19 février 2024
par R.D.