Ancien professeur de rhétorique révoqué sans doute en 1896 pour avoir parlé d’anarchisme à ses élèves, Joseoh Degalvès (parfois prénomé Jean) est ainsi présenté par Francis Jourdain dans ses Souvenirs (op. cit.) : « Il mangeait rarement, n’avait pas de domicile fixe, ne se séparait jamais de son parapluie et battait tous les records de la distraction ».
Il collabora aux Temps nouveaux de Jean Grave de 1895 à 1898 au moins. En 1897, il fut révoqué de son poste de professeur de rhétorique dans un lycée (peut-être à Romans dans la Drôme), en raison de ses idées, et prit un emploi à l’Orphelinat de la Seine à La Varenne-Saint-Maur. Il en fut bientôt licencié par « l’infect tenancier de [cet] abattoir d’estomacs » (E. Janvion, Le Libertaire, 9 juillet 1897)
Dès le printemps 1897, avec Charles-Albert, il appela à la formation d’une école libertaire mixte. Avec Janvion, Degalvès, qui était l’un des collaborateurs du Supplément littéraire des Temps nouveaux constitua, en juin 1897, une « Ligue d’enseignement libertaire » et ils publièrent une brochure “La Liberté par l’enseignement”.
Avec J. Grave et Ardouin il participa à un projet de fondation d’une école libertaire. Une souscription fut lancée qui avait rapporté, en avril 1898, 1.800 f souscrits par Zola, Mirbeau, Ajalbert, Barrès, etc., mais 10.000 à 15.000 avaient été estimés nécessaires pour la réalisation du projet. Ils résolurent de commencer plus modestement en organisant des « vacances libertaires » au cours de l’été 1898. Dix-neuf garçons et filles furent ainsi réunis dans une propriété à Pontorson (Manche). Ce ne fut pas un succès, des désaccords ayant surgi entre Degalvès et Janvion : ce dernier, après que Degalvès ait, dans un moment d’impatience, donné « une légère tape à un des gosses », convoqua une réunion de compagnons à la suite de laquelle, Degalvés, fut condamné et donna sa démission de l’école.
Avec les fonds restants, des cours du soir furent organisés aux Sociétés savantes entre février 1899 et juillet 1900.
Début juillet 1897, Degalves avait été condamné à 10 jours de prison pour avoir insulté un commissaire de police requis d’intervenir dans un démêlé entre Degalves et son exploiteur, l’Orphelinat de la Seine où il était professeur libre et dont il avait été exclu.
En décembre 1897 il s’était rendu à Bruxelles pour une offre d’emploi. Déjeunant dans le même restaurant que Pinsonnat arrêté pour faux monnayage, il fut à son tour arrêté le 16 janvier 1898 et l’objet d’une “feuille de route” présentée comme un arrêt d’expulsion. Degalves contesta la légalité de cette expulsion (non délibérée en conseil des ministres) mais fut incarcéré à la prison de Saint-Gilles pour “usage de faux nom” : il aurait modifié son prénom lors de sa déclaration d’étranger. Il fut finalement expulsé et à son retour à Paris vers mars 1898 recherchait des travaux de comptabilité ou de leçons à domicile.
En 1898-99 il était l’imprimeur gérant de L’Anticlerical (Paris, 7 numéros du 20 frimaire au 3 pluviose, an 107), organe de la Ligue anticléricale, et donnt le secrétaire de rédaction était Constant Martin. A la même époque il collaborait au Libertaire, à l’hebdomadaire de Constant Martin Le Droit de Vivre (Paris, 9 numùéros du 23 avril au 15 juin 1898), au quotidien fondé par Sébastien Faure Le Journal du peuple (Paris, 269 numéros du 6 février au 3 décembre 1899). En septembre 1899, pour un entre-filet paru dans ce dernier titre, il fut poursuivi pour “outrages à l’armée” et fut condamné à 3 mois de prison et 500 francs d’amende. Il fut arrêté le matin du 26 janvier 1900 à son domicile t emprisonné à la prison de la Santé.
Au début des années 1900, il demeurait 27 rue Navarin à Paris 9e et était en correspondance avec Louise Michel.
Ses derniers articles dans Le Libertaire datent du printemps 1902.
Joseph Degalves, rédcteur au Petit Parisien, est décédé le 12 mars 1919 à son domicile rue de la Goutte d’Or (XXème).