Léon Berchtold demeurait 60, rue Lepic, XVIIIe arr., et était commis aux écritures. Il fut délégué de la Commission des barricades pendant la Commune. Par contumace, le 3e conseil de guerre le condamna, le 21 décembre 1874, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il n’avait subi auparavant aucune condamnation. Était-il affilié à l’Internationale ? À cette question, les auteurs du rapport ont répondu par un point d’interrogation.
Il se réfugia en Suisse, où son oncle Alexis (né en 1829, professeur de musique) l’avait rejoint et travailla avec lui. Ils vécurent à Neuchâtel ; Berchtold jeune surveillait des travaux de chemin de fer dans la région. Il s’installa à Genève où il devint architecte et entrepreneur, et fut gracié le 26 avril 1879. Il demeura en Suisse.
En octobre 1890, il signa avec d’autres proscrits habitant Genève, les Parisiens Jules Perrier et A. Meichou (probablement Auguste Michon) ainsi que Maurice Bertrand de Saint-Étienne, une adresse au 8e congrès du Parti ouvrier français réuni à Lille, demandant « que la formule : Huit heures de travail soit suivie des mots : et Désarmement ».
En 1900, son rapport sur le désarmement fut présenté par Samaja au congrès antiparlementaire international (voir Delesalle) devant se tenir en septembre à Paris et finalement interdit, publié par le Supplément littéraire des Temps nouveaux, puis en brochure l’année suivante.
Léon Berchtold, qui avait publié plusieurs brochures contre le militarisme ; est décédé à Genève en mars 1903.
Lors de son incinération, L. Bertoni prononça un long discours où il rappela le « bel exemple que nous a laissé Léon Bechtold, resté toujours fidèle aux idées de sa jeunesse, alors que tout lui conseillait de les oublier, défenseur constant des revendications du peuple auquel il ne demanda ni honneurs, ni distinctions. Oui, aimons celui qui nous a aimé et qui, accueillant tous les proscrits et tous les persécutés, pratiqua largement la solidarité et rechercha toujours, souvent sans en être requis, à prêter son concours et son appui à la propagande socialiste » (cf. Le Réveil11 avril 1903).
Lié à Lucien Descaves, qui le mentionne dans Philémon et qui conserva ses mémoires, restés inédits, Léon Berchtold fut sans doute aussi proche du groupe du Réveil anarchiste ; il en conservait les brochures, ainsi que nombre d’autres publications anarchistes, dont une partie a été déposée au CIRA de Lausanne.