Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ANTONIOLI, Joseph, Marius

Né le 29 septembre 1868 à Draguignan — Ouvrier tapissier ; camelot ; marchand de livres — AIA — Toulon (Var)
Article mis en ligne le 9 mars 2014
dernière modification le 23 juillet 2024

par ps

Fils de Jacques et Laure Rossi, Joseph Antonioli (parfois aussi Antoniolli) qui travaillait comme tapissier décorateur et demeurait 6 rue de la Fraternité, avait été fiché au début des années 1900 après que son nom ait été trouvé sur une liste d’adhérents de l’Association internationale antimilitariste (AIA) saisie en octobre 1905 chez Victor Busquère.

En 1910 il tenait quai de Cronstadt, un petit magasin de bouquiniste où sur les vitrines donnant sur le quai il exposait des placards anarchistes et antimilitristes reproduits par lui même à la main et issus notamment des journaux La Guerre Socialeet La Voix du Peuple (déclarations de Liabeuf, Affire Rousset…). Il était alors marié et père de 3 enfants. Selon la police il ne payait pas ses créanciers et notamment les 300 francs dûs depuis un an au propriétaire de son local.

Le 21 octobre 1910, un vaisseau d’enseigne du navire La Justice, accosté quai de Cronstadt, avait porté plainte contre cette exposition permanente de ces placards antimiltaristes « jugés injurieux pur le corps des officiers ». Mis en demeure par le juge d’instruction de faire disparaître ces placards, Antonioli s’était exécuté.

En juillet 1912 Joseph Antonioli avait été inscrit au Carnet B. Bien que “de conduite assez bonne” il était noté par les renseignements généraux comme « anarchiste perturbateur faisant surtout du scandale dans les réunions publiques ». Il était libré de toutes obligations militaires.

Joseph Antonioli, qui demeurait 9 rue de la Glacière à Toulon, était dans les années 1920 membre du groupe La Jeunesse libre de Toulon. Le 19 janvier 1928 il fut notamment, avec Juge et Riemer, l’un des membres du bureau de la conférence donnée par Georges Bastien à la salle de l’Apollo à laquelle assistèrent environ 80 auditeurs dont une trentaine d’Italiens.

En 1923 il était toujours bouquiniste rue de la Glacière et, selon la police, faisiat « ses principales recettes chaque Dimanche au Champ de Mars ».

Il figurait toujours en 1935 sur l’État des anarchistes du Var. Toutefois il n’appartenait plus à un groupe depuis semble-t-il la fin des années 1920.

Il s’agit sans doute du Marius Antonioli qui, en février 1906, avait été l’un des signataires de l’affiche antimilitariste Conscrit et avait été fiché comme anarchiste antimilitariste. Bouquiniste il demeurait dans le quartier du Fort d’Artigues.


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