Dans les années 1890 Léopold Crispel fut l’un des animateurs de la Bourse du travail de Bordeaux où il avait organisé un service médical où les compagnons bénéficiaient également de conseils pour avoir accès aux assurances. Il démissionna ensuite de son poste de secrétaire-adjoint de la Bourse du travail suite à l’adoption d’un ordre du jour du secrétaire excluant le recours à la violence. Au début des années 1900 il était domicilié 7 rue Lombard, et en 1910, il était le responsable pour Bordeaux du Comité de défense sociale (CDS).
Membre en 1911 du Groupe de propagande antimilitariste il fut inscrit au Carnet B. Le 7 janvier 1911, lors d’une réunion du groupe, au bar Dubois, il avait préconisé le sabotage dans les usines, et aux futurs conscrits, le sabotage des armes. Ce même mois de janvier il avait tenté d’organiser un groupe, dit intersyndical, dont le but était de faire de l’agitation en faveur de Rousset (voir ce nom).
Le groupe intersyndical était renommé vrs l’automne Ni Dios ni patria auquel participaient notamment Antignac (voir ce nom), Dumercq, Vicente Garcia et Peres (Perez ?). Lors d’une réunion tenue au Bar Dubois le 18 novembre 1911, Crispel, sui avait préconisé l’action violente, avait été is en minorité, les compagnons ayant préféré une campagne de propagande « par le journal et les affiches ».
Le 12 janvier 1912, il présidait une réunion pour protester contre la condamnation de Rousset.
Le 23 mars 1912, salle Saint-Paul, rue de Ruat à Bordeaux, lors d’une réunion de protestation contre la condamnation de Rousset et l’expulsion de Vicente Garcia, Crispel déclara que : « Le capitaine Dreyfus qu’on accusait d’avoir trahi la Patrie — il se fout de la Patrie — a été acquitté parce qu’il était soutenu par les capitalistes. Rousset sort du peuple et n’est pas soutenu. Il a fallu l’imposante manifestation des obsèques d’Aernoult pour qu’en haut lieu on s’occupât de lui. La caserne est une école de lâcheté et d’assassins. » Puis il fit l’historique de l’affaire Rousset. Il conclut en demandant la suppression des conseils de guerre et de Biribi.
Le 28 septembre 1912, Crispel avait été l’un des orateurs de la réunion, salle de l’Athénée à Bordeaux, à l’occasion du départ des conscrits et contre les conseils de guerre et les bagnes militaires, à laquelle avaient participé 300 personnes.
Le 16 décembre 1912, lors d’une réunion contre la guerre au Casino des Lilas à Caudréan (Gironde), Crispel du syndicat des tonneliers de Bordeaux déclara : « Je ne veux pas faire d’apologie mais faisons un parallèle : si pour d’autres causes que pour lesquelles Bonnot a agi, et Bonnot avait agi au point de vue révolutionnaire, s’il y avait beaucoup de Bonnot, s’il y avait des hommes de cette trempe au moment de l’insurrection, je crois que la mobilisation serait gravement en danger. »
Le 28 mars 1913, lors d’une meeting du le Comité de défense sociale, contre les projets de réarmement, Crispel, qui était l’un ds orateurs avec Dumercq et Jats, avait déclaré : « Si on nous donne des armes, nous les prendrons, on nous donne des cartouches, nous les accepterons aussi, mais bien sûr pour descendre nos affameurs. »
Le 6 juin 1913, une perquisition, sans résultat était opérée à son domicile — ansi que chez Antoine Antignac — dans la cadre d’une procédure suivie contre Dubois, inculpé dans la Seine, de provocation de militaires à la désobéissance.
A partr de Mars 1914 Crispel fut le trésorier et le conseiller juriduque de l’Union des syndicats ouvriers de Bordeaux et de la Guronde.
Mobilisé en août 1914, il ne fut démobilisé qu’en mars 1919. Crispel milita par la suite à la CGTU et au Parti communiste (voir sa notice complète dans le Maitron) ce qui lui valut de vives critiques dans les colonnes du Libertaire.