Domicilié 11 rue de la Buire, Jean Corrieras dit Joannes était le cadet d’une fratrie anarchiste composée de son aîné Maximilien et de son benjamin Célestin. Lors de son tirage au sort le 11 février 1892 à la mairie du 3e arrondissement, il avait été accompagné par un groupe de jeunes militants — dont les frères Condom, Paris, Rocca, Viel et Rivoire — porteurs de cocardes rouges qui leur avaient été arrachées par les autres conscrits. Il avait tiré le numéro 402. Selon le journal L’Action (12 février 1892), il aurait déclaré au président qui lui demandait s’il avait une réclamation : « Je demande la suppression des frontières et l’union des peuples », paroles qui furent démenties par les rapports de police.
Le 30 mars 1892 il fut l’objet d’une perquisition comme 38 autres militants anarchistes lyonnais et fut arrêté lors de la rafle du 22 avril précédant la manifestation du 1er mai et le procès de Ravachol. Poursuivi pour « association de malfaiteurs » il fut finalement relaxé le 4 mai suivant.
Membre en 1892 de La jeunesse anti-patriote, son incorporation au 48e de ligne à Guingamps le tint longtemps en dehors du militantisme. A son retour en 1896, il recommença une active propagande et amenait souvent aux réunions ses deux frères Célestin et Maximilien.