Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
NAPOLITANO, Antonino “{Nino ; « Nino dal Vespro ; Nino d’Alcamo ; Libero Liberi ; Alastor ; L’Esule}”
Né à Palerme le 20 juin 1893 – mort le 17 novembre 1958 - Peintre décorateur - Palerme (Sicile) – Paris – Bruxelles – Genève - Tunis
Article mis en ligne le 11 octobre 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.
Nino Napolitano (portrait 1944)

Nino Napolitano avait commencé à militer très jeune au parti socialiste à Palerme où il fut l’auteur en 1914 de la brochure Evivva el socialismo et participa à divers congrès régionaux. C’est à cette époque qu’il commença à s’intéresser aux idées anarchistes : dans un télégramme daté du 6 novembre 1916, le préfet de Palerme informait le Ministère de l’intérieur que « chaque semaine Napolitano recevait et distribuait une dizaine d’exemplaires du journal "Il Libertario" ».

Réformé une première fois pour raisons de santé, il fut ensuite envoyé à l’armée où en 1917, après avoir été trouvé porteur de « documents subversifs », il fut accusé de « haute trahison » et traduit devant un Tribunal militaire qui finalement l’acquitta. Dans l’immédiate après guerre, il prit contact avec le groupe anarchiste de Cefalu regroupé autour de Elia Brucato et fit la connaissance de Paolo Schicchi au contact duquel il devint définitivement anarchiste et avec lequel il allait éditer à partir de 1919 toute une série de numéros uniques de journaux, puis le quinzomadaire Il Vespro anarchico (Palerme, 6 mai 1921 – 28 septembre 1923) dont il allait être le directeur et l’un des principaux rédacteurs aux cotés de Schicchi et de Gabriele Pappalardo.

Il fut l’auteur de très nombreux articles analysant la montée du fascisme, dénonçant les dérives autoritaires de la Russie soviétique, l’emprise de la Mafia à Palerme et les illusions légalistes et parlementaires des socialistes. Il collaborait également à un très grand nombre de titres de journaux anarchistes italiens publiés à l’étranger dont L’Adunata dei refrattari (New-York), Il Martello (New-York) et Il Risveglio (Genève). Après plusieurs interruptions dues aux poursuites et saisies, Il Vespro anarchico fut finalement interdit en octobre 1923. Tout en continuant de collaborer à la presse de l’émigration, Nino Napolitano participa aux cotés de Bruno Lisefari et Antonio Malata à la fondation d’un nouveau quinzomadaire, L’Amico del popolo (Reggio Calabria, 5 numéros du 14 décembre 1924 au 1er mai 1925) qui fut à son tour interdit par les autorités.

Nino Napolitano

Ne pouvant plus s’exprimer, Napolitano, comme de nombreux autres militants, émigra clandestinement en France où il arriva en avril 1926 et déclara exercer la profession de commerçant en modes. Dès son arrivée il fut suspecté d’être mêlé, avec notamment Hugo Werny (Ugo Fedeli), Jean Bucco et Renato Siglich, à un projet d’attentat contre l’ambassadeur d’Italie. Il fut très vite secrétaire de rédaction de l’hebdomadaire Il Monito (Paris, 24 décembre 1925 – 1er août 1929) fondé par Raffaele Schiavina. Il résidait alors 73 faubourg Saint-Antoine (Paris 11e) avec sa compagne Céleste Carpentieri (née à Fiume le 5 décembre 1890). En novembre 1926, il fut arrêté avec sa compagne à la porte de la Librairie Internationale. Après quelques jours de détention le couple était expulsé le 20 novembre et gagnait la Belgique. Expulsé au bout de quelques mois, il partait alors pour la Suisse d’où il continuait sa collaboration à L’Adunata et à la revue individualiste Eresia di oggi e di domani (New-York, 9 numéros d’avril 1928 à mars 1929). En novembre 1928, le couple était l’objet d’une expulsion de Suisse. Ils allaient désormais vivre clandestinement, sous un faux nom, avec l’aide du compagnon Luigi Bertoni, principal responsable du Risveglio et du franc-maçon Giuseppe Chiostergi animateur de la section genevoise de la LIDU.

Au printemps 1932, avec l’aide de l’armateur anarchiste Antonino Casubolo, il parvenait à gagner la Tunisie où il était aidé par Nicolo Converti et Luigi Damiani. Fin 1932 il était expulsé de Tunisie et après un bref passage à Marseille, où il ne parvenait pas à s’embarquer pour les États-Unis, il regagnait clandestinement la Suisse où il allait vivre dans un petit village près de Genève avec quelques incursions en Savoie.

A la fin de la guerre, il rentrait à Palerme d’où il collabora à la revue Volontà (Naples) et fut le rédacteur avec Agistino Martorana du numéro unique de La Rivolta umana (Palerme, 5 octobre 1950) puis du numéro unique de La Lotta umana (Palerme, 5 février 1951). Nino Napolitano continua sa collaboration à L’Adunata jusqu’à son décès survenu à Palerme le 17 novembre 1958.

Œuvre : - giovanni Bovio (Ed. L’Antistato, 1960).


Dans la même rubrique

NAGEL, Carl, Ludwig
le 18 décembre 2023
par R.D.
NADAL, Pierre, Felix
le 17 juin 2018
par R.D.
NAPPI, Bruno
le 1er juillet 2016
par ps
NAHON, Viviane
le 19 mai 2015
par ps
NANIOT, Victor- Joseph
le 8 avril 2015
par ps