Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BONINSEGNA, Antonio

Né le 2 mars 1874 à Castel Guelfo di Bologna — mort le 1er août 1897 — Tailleur d’habits — Bologne (Émilie Romagne)
Article mis en ligne le 14 juillet 2013
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Antonio Boninsegna, qui avait été condamné à l’âge de 16 ans à 3 mois de maison de correction pour « vol », était signalé par la police au début des années 1890 comme « lecteur de livres, brochures et journaux anarchistes ».

En décembre 1893 il avait adhéré au Faisceau des travailleurs de Bologne et dès le 14 janvier 1894 il était arrêté pour avoir chanté avec d’autres camarades « L’hymne des travailleurs ». Le 23 avril 1893, surpris en train d’écrire sur les murs de la rue Zamboni Vive la Révolution !, il était parvenu à s’enfuir et à se réfugier chez des compagnons de l’AIT de Medicina où il fut arrêté deux jours plus tard. Il fut alors inculpé « d’association de malfaiteurs » avec notamment le compagnon Goiuseppe Rocchi chez qui avait été trouvé une bombe artisanale, Tommaso Rossi, Enrico Orsi, Attilio Schiasi et Aldo Tinti. A peine acquitté et libéré le 23 mai, il fut l’un des organisateurs de la manifestation du 31 mai contre la répression en Sicile. Fin juin il était à nouveau l’objet d’une perquisition dans laquelle la police saisissait divers documents dont le texte Mort au voleur Crispi.

Suite à l’adoption le 19 juillet 1894 de la loi d’exception contre les personnes « dangereuses pour la sécurité publique », il fut arrêté le 15 septembre. Au cours de son interrogatoire il se déclara socialiste et pendant son incarcération au cachot cria Vive l’anarchie !. Il fut alors assigné à domicile pour 3 ans. Le 16 janvier 1895, sur mandat du préfet il fut transféré de la prison de Bologne à la colonie pénitentiaire de Por’Ercole où pendant son incarcération il se foit remarquer avec d’autres détenus à chanter dans la cour de l’établissement que les déportés avaient rebaptisé « Piazza Sante Caserio ».

Remis en liberté conditionnelle, il retournait à Bologne fin 1896. Le 18 mai 1897, lors d’une réunion de la Ligue Anticléricale Giordano Bruno, il était arrêté avec Alberto Checcolie et Teororico Rabitti. Accusé d’avoir outrepassé les limites de la liberté conditionnelle, il fut alors déporté à Lipari le 27 mai. Acquitté le 4 juillet il était accueilli par les compagnons de Palerme avant de retourner à Bologne. Miné par les privations et les emprisonnements, il entrait le 1er août à l’hôpital Sant’Orsola où il décédait d’une méningite aiguë.

A son enterrement, où le cercueil était recouvert du drapeau du cercle Giordano Bruno interdit, participèrent quelques 400 personnes.


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