Né de père inconnu, Louis Dumay, qui avait été renvoyé de la filature La Providence à Pontfaverger, travailla ensuite aux filatures Noiron et Jeanson à Bazancourt. Il y fut fiché comme anarchiste au début des années 1890 parce qu’il fréquentait le militant Alcide Foret et qu’il se serait déclaré partisan de la propagande par le fait s’étant déclaré selon la police prêt à poignarder un bourgeois déclarant que le crime était « excusable et même légal quand il a pour but le bonheur de la société ou de procurer du pain à celui qui le commet ».
En 1894, il vivait chez son frère aîné, mécanicien chauffeur dans une filature, marié à une sœur du compagnon Génin de Bazancourt, mais ne partageant pas les idées de son frère. Il était alors qualifié par la police de « très dangereux ». A l’été 1896 la police signalait qu’il travaillait comme maçon à l’usine Desmoulins de Bazancourt et qu’il paraissait « moins dangereux ». En janvier 1901 la police signalait qu’il travaillait comme tisseur à l’usine Blondel de Bazancourt où il habitait alors chez son père et s’était « considérablement amendé » paraissant « avoir rompu toutes relations avec le groupe anarchiste de la vallée de la Suippes ».
En 1903 il résidait à Pontfaverger et figurait toujours sur les listes d’anarchistes du département. C’est en 1906 qu’il fut rayé du contrôle des anarchistes. Il travaillait alors comme ouvrier graisseur chez l’industriel Herlem où il était noté comme un « ouvrier laborieux, estimé de ses patrons ».