Le 1er mai 1891, Auguste Bérard avait participé avec une cinquantaine de militants à une manifestation dans les rues de Genève. Selon Le Journal de Genève, Bérard sur la Place Neuve, était monté sur un banc et avait invité « ceux qui ont du cœur et du sang dans les veines » à se joindre aux manifestants, paroles sio, selon le même journal, provoquèrent « un éclat de rire général » parmi les curieux qui suivaient la manifestation.
En 1894, il habitait 1 rue des Pirons et aurait été l’un des responsables avec Jean Karlen du groupe et du journal L’Avenir (Genève, 17 numéros, 1893-1894). Le 4 août 1894 il avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France à lui « notifier en cas de découverte ».
En janvier 1896, avec Karlen, Georges Gross et le Club populaire de Genève, il fut l’organisateur d’un bal-fête au profit de la propagande libertaire.
Vice président du syndicat des menuisiers, il fut l’un des animateurs de la grève du bâtiment de juillet 1898 où le 19 lorsque les gendarmes avaient chargé les grévistes, le compagnon espagnol Pablo Nin, qui fut arrêté, avait blessé un gendarme d’un coup de pistolet. Lorsque la police vint l’arrêter le lendemain à son domicile, il tira au pistolet contre les agents, sans blesser personne, ce qui lui valut d’être condamné en octobre à trois ans de prison et huit ans de privation des droits civiques. Suite à une campagne menée par les syndicats et les groupes anarchistes, il fut gracié le 31 juillet 1899.
Lors de l’emprisonnement de L. Bertoni, il apporta en octobre 1902 à ce dernier un colis contenant « un poulet, des œufs, du raisin et du beurre ». Il participa en janvier 1907 à la campagne contre l’expulsion de Bertoni du canton de Genève et, au nom de la Fédération des syndicats ouvriers, prit la parole aux cotés de Charles Fulpius, Margarete Faas-Hardegger, Avennier, Herzig et Wuss.
Continuant à être l’un des principaux anilareurs du mouvement ouvrier, il participa en 1914 à une assemblée anarchiste contre la guerre avec Bertoni, Herzig et Amiguet.
Auguste Bérard resta fidèle au mouvement libertaire et au journal Le Réveil jusqu’à son décès subit en mars 1940 à Genève.