Francisco Cesar-Esperle, qui vivait avec sa famille rue San Miguel à Valence, militait pendant la guerre et la révolution au syndicat CNT des coiffeurs situé Plaza de Palacio. Il fut membre du Conseil de la Collectivité des coiffeurs dont le président était Montoliu.
En avril 1939, avec son fils Mario (né à San Sebastian le 23 décembre 1926) et une trentaine d’hommes, femmes et enfants — dont Antonio Diaz et ses parents, José Pardo et ses parents, Jacinto Baldemar, José Avila — il parvenait à quitter Valence sur le bateau de pêche La Estrella qui les débarquait à Gênes en Italie où ils restèrent consignés à bord pendant plusieurs mois. Ce groupe de réfugiés, dont Francisco et son fils Mario, étaient ensuite remis aux autorités allemandes qui les déportaient d’abord au camp de Dachau où ils ne passèrent qu’une nuit avant d’être transférés en camion au camp de concentration de Buchenwald où hommes et femmes furent séparés. Francisco (matricule 100.791) et les hommes du groupe furent internés au Block n°15 où étaient internés des yougoslaves anciens des Brigades internationales. Puis, au bout de quelques semaines, les hommes, femmes et enfants de ce groupe d’espagnols étaient regroupés et affectés à un Kommando de travail situé sur un terrain d’aviation à Koenigsberg (Prusse Orientale).
A la libération de Koenigsberg par les soviétiques en juillet 1944, Francisco Cesar-Esperle, son fils Mario et leurs autres camarades furent évacués à pieds dans des conditions très difficiles vers Riga d’où, dans des trains de marchandise, ils furent transférés en octobre 1944 dans un camp (H-0301/97) près de Mourmansk où 23 des compagnons espagnols qui faisaient partie de ce groupe, dont Francisco Cesar-Esperle en janvier 1946, allaient décéder. Plusieurs milliers de personnes de tous âges et tous sexes –dont des Français, des anglais, des allemands — étaient détenus dans ce camp formé de sept grands sous camps.Tous les détenus y étaient soumis au travail forcé.
Son fils Mario Cesar-Esperle Gimenez parvenait à s’évader de ce camp le 2 mai 1948 avec l’autrichien Alfons Von Luxinger et Max Spizel Berger et, après une odyssée de plusieurs mois, à gagner la France où à l’été 1948, il témoignait auprès de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) qui le prenait en charge et l’aidait à obtenir des papiers.