Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ADELANTADO ANDREU, Juan

Né à Barcelone le 21 janvier 1912 — mort en juin 1966 — MLE — CNT — FEDIP — Barcelone (Catalogne) — Montagnac
Article mis en ligne le 20 décembre 2007
dernière modification le 28 août 2024

par R.D.
Juan Adelantado Andreu

Militant très actif de la CNT de Barcelone au quartier de Pueblo Nuevo, Juan Adelantado Andreu avait fait partie après les journées de juillet 1936 du comité de collectivisation de l’industrie de la glace. Puis il avait combattu pendant la guerre sur le front d’Aragon où il fut commissaire d’un bataillon d’artillerie.

Exilé en France lors de la Retirada en février 1939, il fut interné à Argelès puis au Barcarès. A la déclaration de guerre il s’était engagé dans le 22e régiment de marche des volontaires étrangers et fut envoyé sur le front de Somme. Fait prisonnier le 6 juin 1940 au village de Marchelepot par les Allemands, il fut interné au stalag VII à Moosburg au nord de Münich puis déporté au camp de concentration de Mauthausen. Il y fit partie du kommando de travail de Ternberg « César » dont le Kapo était le compagnon Cesar Orquin. Dès le 17 octobre 1941, il avait fait avec Agustin Santos Fernandez une tentative avortée d’évasion. Dans la nuit du 5 avril 1942 il parvint à s’évader du Kommando avec Agustin Santos Fernandez et Francisco Lopez Bermudez (mort à Gusen le 30 décembre 1942) ; tous trois s’étaient enfermé dans la baraque servant de WC puis s’étaient glissé sous les rangées de barbelés coupées avec des tenailles. Le 25 avril suivant, après de difficiles marches nocturnes en direction de la Suisse, les trois évadés avaient dû se séparer après avoir frappé un nazi qui avait voulu les contrôler sur une route et Adelantado s’était retrouvé isolé de Santos et Lopez.

Tous trois furent ensuite repris par les SS et durement frappés puis envoyés pour 40 jours à la carrière de Mauthausen. Il fut ensuite transféré dans un Kommando (Tirol) réservé aux condamnés à mort et fit le jour même de son arrivée une nouvelle évasion avec un autre compagnon catalan qui fut tué dans la tentative. Contrairement au témoignage paru dans le journal Hispania (n°20), Juan Adelantado n’était pas parvenu à gagner la Yougoslavie, où il aurait rejoint un groupe de partisans de Tito. Recapturé à la frontière par les Allemands, il avait été renvoyé à Mauthausen puis à Gusen. Puis il fut envoyé le 2 décembre 1944 dans un Kommando disciplinaire au cam de Buchenwald (maricule 96635).

A la fin de la guerre et lors des évacuations menées dans les camps, il fit partie d’une des “marches de la mort” à laquelle il survécut et fut libéré le 23 avril 1945 près de Pernsing au sud de Reginsburg avec l’arrivée des troupes alliées.

Revenu en France, il militait à la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) et à la CNT en exil. En août 1947 il avait épousé Isabel Aguirre Gil avec qui il aura plusieurs enfants. Juan Adelantado Andreu est décédé à Montagnac en juin 1966.


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