Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BALDAZZI, Giovanni “Giovanni OBDAST”

Né à Sesto Imolese (Imola) le 1er avril 1883 — Ouvrier électricien — USI — IWW — Bologne — Paris — Milan (Lombardie) — New York — Philadelphie (Pennsylvanie) — Rome
Article mis en ligne le 18 novembre 2006
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Giovanni Baldazzi

Giovanni Baldazzi avait comencé à écrire en 1902 dans les journaux Il Grido della folla (Milan, 1902-1905) où il signait du pseudonyme Giovanni Obdast, Il Popolino (Bologne, 4 numéros du 27 janvier au 15 février 1903) dont le directeur était Mammolo Zamboni et La Rivoluzione sociale (Londres, 9 numéros du 4 octobre 1902 au 5 avril 1903). Partisan de l’action directe il avait lancé en février 1903 la proposition d’un referendum ouvrier en faveur d’une journée de grève générale pour les 8h de travail. Il était alors membre à Bologne d’un groupe dont faisaient entre autres partie Giovanni Tagliaferri, Pietro Chiesa, Umberto Cini, Castore Poggiopollini et Armando Borghi. En septembre 1903, suite à sa participation à une manifestation, il était condamné à huit jours de prison. L’année suivante, pour avoir résisté lors de son arrestation et son active participation à la manifestation lors de la grève générale de septembre, il était condamné à une nouvelle peine de 4 mois et 18 jours de prison.

En 1907 il partait pour Londres où il travaillait comme garçon de café et collaborait à la revue individualiste Vir (Florence, 3 numéros de juillet 1907 à mars 1908) éditée par Giuseppe Monanni, puis gagnait Paris où il demeurait 34-36 rue des Cascades (Paris 20), travaillait comme peintre en bâtiment et était en 1908 membre du groupe anarchiste italien de Paris Grupi di studi sociale pour lequel il donnait des conférences au local des Causeries, rue d’Angoulême. Il avait collaboré au numéro unique de la revue italienne Quand Même (Paris, juillet 1908) dont le gérant était Alfredo Consalvi. Il effectuait de nombreux allez et retours entre Londres, Paris et l’Italie jusquà sa condamnation à trois ans de prison et son expulsion de France en juin 1910 pour “utilisation de timbres postaux contrefaits”.

Installé à Milan, il y défendait une position syndicaliste et fit un compte rendu de la grève des métallurgistes du printemps 1913 dans l’organe de la CGT française La Voix du peuple (7 juin 1913). Il circulait alors énormément entre Milan, Basilea et Bologne puis émigrait aux États-Unis où, en août 1914, il était membre de la rédaction du journal Il Proletario à New York. Il allait ensuite à Philadelphie d’où il souscrivait à Guerra di classe l’organe de l’USI et militait à l’Industrial Workers of the World (IWW) organisation avec laquelle il participait aux luttes contre la guerre. Détenu à plusieurs reprises, il était condamné en août 1918 à 10 ans de réclusion et 35.000 dollars d’amende pour « actes contraires aux intêrets des alliés et à la poursuite de la guerre ». En 1919 il obtenait la liberté provisoire et en 1922 était expulsé des États-Unis et rapatrié en Italie.

Il s’installait alors à Rome et était rayé des listes de subversifs en 1926, puis à partir de fin 1930 travaillait à l’Opéra National puis de 1931 à 1936 comme traducteur pour le Comité Olympique italien. En 1935, l’interception d’une lettre à un avocat français, où il tentait d’obtenir la révision de son arrêté d’expulsion de France, le soumettait à une nouvelle surveillance des autorités qui le suspectaient sous l’apparence « de s’être rallié au régime » d’être en fait « intimement hostile au fascisme ». Toutefois, cette surveilance cessait en septembre 1940 pour « bonne conduite civile, politique et professionnelle ».

On ne sait rien de ce qu’il est devenu par la suite.


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