Pierre Berteletto (ou Bertheletto) était à l’automne 1919 l’un des animateurs du Groupe anti-parlementaire du XIIIe arrondissement. Militant syndicaliste il joua un rôle actif pendant les grèves de 1920 et fut en 1921 avec Delecourt l’un des deux délégués de l’UA au Comité de défense syndicaliste (CDS) Il prit part au 1er congrès de l’Union anarchiste qui se tint à Paris les 14 et 15 novembre 1920 à la salle Cambronne (18 rue Cambronne) et en fut élu secrétaire. Il était membre du groupe du XIIIe arrondissement.
En mai 1921, au lendemain d’une manifestation d’hommage à la Commune au Père Lachaise au cours de laquelle plusieurs compagnons avaient été arrêtés, la police avait effectué plusieurs perquisitions notamment au siège du Libertaire ; elle y aurait saisi de faux livrets militaires qu’elle attribua à Berteletto, ce que ce dernier nia farouchement devant le juge d’instruction, insinuant que c’était la police qui avait mis ces documents dans une serviette (cf. Le Libertaire, 3 juin 1921).
En tant que délégué de l’Union anarchiste (UA), il assista également avec Fister, Haussard et Mauricius au congrès anarchiste international qui eut lieu à Berlin du 25 décembre 1921 au 2 janvier 1922. D’après Le Libertaire du 7-14 avril 1922, il était alors responsable de la trésorerie de l’Union, Delecourt étant au secrétariat. De janvier 1922 à mars 1924, il fut le gérant de La Revue anarchiste (35 numéros de janvier 1922 au 10 août 1925), dont les rédacteurs principaux étaient Sébastien Faure, A. Colomer et G. Bastien. Ses activités à la Librairie sociale ne laissèrent pas de susciter quelques “problèmes” et il fut remplacé à la gestion de la revue par André Colomer.
Vers 1922 il demeurait rue de Paris à Pantin et utilisait semble-t-il le nom de Berthaux. L’année suivante il servait de boite aux lettres pour le Comitato anarchico pro Vittime Politiche et de responsable du numéro unique Primo Maggio (1er mai 1923) publié par le Comité.
De janvier à septembre 1923, il fut le gérant de La Librairie sociale. Il fut alors accusé d’avoir détourné une somme de 22.000 francs à des fins personnelles. Refusant de présenter des explications au Conseil d’administration de la Librairie, ce dernier publia un communiqué mettant n garde contre lui (cf. Le Libertaire, 3 janvier 1924). Le conseil d’administration était alors formé de Baudart, Digo, Guérin et Spartakos.
Il s’agit sans doute du Berteletto qui, au printemps 1921, avait été poursuivi avec Mouche et Demecourt pour la diffusion d’un tract antimilitariste de la Ligue des réfractaires.