Fils de l’ouvrier vernisseur Rafael Ballester Ponce de Leon et de Mercedes Tinoco Galindo, Vicente Ballester Tinoco était l’ainé de quatre filles (Rafaela, Rosa, Carmela, Magdalena). Il avait commencé très jeune à travailler comme vernisseur avec son père puis avait appris le métier de charpentier ébéniste. En 1920 il était membre du groupe anarchiste Salvochea avec José Bonat et participait en 1921 (ou 1922 ?) comme délégué de Cadix au plenum clandestin anarchiste de El-Arahal où fut décidée l’entrée des anarchistes dans la CNT. A ce plenum, tenu dans la maison d’un compagnon du groupe Los Reivindicadores del siglo XX, avaient participé notamment : Pedro Lopez Calle (groupe Hermanos unidos de Montejaque), Antonio Rosado (groupe Acracia de Moron), Sebastian Ruiz Galiano (groupe Nuevo Brote de Fuentes), José Romero (groupe Amor y libertad de Vejer de la Frontera), Antonio Caro (groupe Acción de Carmona) et Mabuel Viejo Vital. Il fut alors membre du syndicat CNT du bois dont à plkusieurs reprises il sera le secrétaire.
En 1923 il était le vice président de l’Ateneo ouvrier et sans doute membre du groupe éditant la revue Alba Roja. Pendant la dictature de Primo de Rivera, il était en 1924 le président du syndicat de la construction de Cadix et en 1926 adhéra à la franc maçonnerie (loge Fermin Salvochea) où il sera actif jusqu’en 1930, et qu’il abandonnera après la conférence des syndicats tenue à Séville en octobre. Pendant la dictature de Primo il collabora aux rares journaux de la CNT encore autorisés, dont Solidaridad obrera (Gijon), Acción social obrera (San Feliu de Guixols), Despertad (Vigo) et Redencion (Alcoy).
En 1927 il épousait Ramona Sierra Estudillo dont il aura cinq enfants (Aurora, Rafael, Joaquin, José et Antonio). En 1928 il était membre du groupe anarchiste Germinal avec Bonat, Elias Garcia, Lucero et Galé entre autres. Il était arrêté pour la première fois à Jérez en 1929 et était emprisonné pendant un mois et demi. En 1930 il était vice président de l’Ateneo Enciclopedic Popular où il animait des débats et donnait des cours d’esperanto.
Au plenum régional de Séville en 1930 il représentait plusieurs syndicats de la région. En juin 1931 il était délégué du syndicat du bois de Cadix (201 adhérents) au 3e Congrès de la CNT tenu à Madrid des 10 au 16 juin et participait l’année suivante à une grande tournée de propagande en Andalousie. En septembre 1932 il était nommé secrétaire du Comité régional d’Andalousie et Estrémadure de la CNT. Lors du mouvement insurrectionnel de janvier 1933 il était membre du Comité révolutionnaire andalou aux cotés de Pena (FAI) et de M. Arcas (FIJL). C’est au cours de ce mouvemnt qu’eut lieu le massacre à Casas Viejas de 25 personnes dont Francisco Cruz Seisdedos brûlés vifs par la garde d’assaut républicaine, crime qui inspirera son œuvre la plus connue “Han pasado los barbaros : la verdad sobre Casas Viejas”. Rédacteur du journal CNT, il était arrêté en 1934 à Madrid suite à la révolution asturienne. En 1935 il a été l’un des réorganisateurs de la CNT de Cadix avec Manuel Pérez.
En 1936 il habitait 2 Calle de la Libertad à Cadix et en mai participait à un meeting dans les arènes aux cotés du leader socialiste Largo Caballero. Il était alors secrétaire du CR andalou. Ce même mois de mai il était l’un des délégués de Cadix au congrès de la CNT à Saragosse où il participait à l’élaboration de la motion sur le communisme libertaire et intervenait au meeting de cloture du congrès.
Le 18 juillet 1936 mors du soulèvement franquiste, son fils Rafael l’avertissait de l’arrivée imminente des gardes d’assaut. Il se cachait et allait vivre plusieurs mois dans différentes maisons. Le 19 septembre, sur dénonciation, il était arrêté au petit matin. Jugé sommairement il était fusillé dans l’après midi dans les fossés de Las Puertas de Tierra.
Vicente Ballester Tinoco a également collaboré à plusieurs autres titres de la presse libertaire dontLa Revista blanca et La Tierra.
Œuvres : — La tragedia vulgar de un hombre libro (Barcelone, s.d.) ; — El asalto ; — La Voz de la sangre (Toulouse, Ed. Universo) ; — El ultimo cacique (Barcelona, 1930) ; — La Tragedia vulgar de un hombre libre (Barcelone) ; — El Asalto (Barcelone, 1932) ; — Escoria Social (Barcelone, 1932) ; — Han pasado los barbaros : la verdad sobre Casas Viejas (Seville, 1933) ; — Escoria social (Barcelona, 1932) ; Pepin (Barcelona, 1927). Plusieurs de ces brochures sont parues dans la collection Novelas Ideales. Ses écrits ont été réédités à Cadix en 1997 par J. L. Gutierrez Molina sous le titre Se nace hombre libre : la obra literaria de Vicente Ballester.