Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CARDI, Pierre

Né le 24 août 1875 à Brando (Corse) — Alfortville
Article mis en ligne le 7 octobre 2018
dernière modification le 15 juillet 2024

par Anne Steiner, R.D.
Pierre Cardi

Monté à Paris en 1906, Pierre Cardi y fréquenta très vite les milieux individualistes qu’il avait rencontré en fréquentant « le rayon de soleil de Châtelaillon », une société de vacances populaires où se retrouvaient chaque été Anna Mahé, Libertad et d’autres militants (voir Pierre Brunia).

Collaborateur à partir de 1907 du journal L’anarchie, il fonda le journal antimilitariste La Chaîne (1907-1909). Sa femme, Frédérique Bailly, ex-blanchisseuse, tint avec lui jusqu’en janvier 1911 une maison de rendez-vous appartenant à E. Fromentin auquel Cardi était très lié. Il abandonnait cette activité en janvier 1911 et dans L’anarchie il écrivait « je préfère passer pour un voleur que pour un maquereau ».
A partir d’octobre 1911 il devint soldeur à Alfortville à l’enseigne Au soldeur populaire ». Il était alors très lié au compagnon gardois Antoine Gauzy qui tenait le même genre de magasin à Ivry.
Connu comme receleur il fut lié aux illégalistes de la bande à Bonnot et fut peut être l’instigateur de l’attaque en décembre 1911 de la rue Ordener car sous le nom de Pierre Vicenti (nom de sa mère) il avait loué, en janvier 1911 un débit de boissons au 169 rue Ordener juste en face de la Société générale. Suite au meurtre de l’inspecteur Jouin par J. Bonnot au domicile de Gauzy, il fut arrêté. Lors de la perquisition à son domicile le 24 avril 1912, la police trouva des mandats postes envoyés à Carouy, Rimbault et d’autres emprisonnés dans le cadre de l’affaire Bonnot. Soupçonné de recel et d’avoir négocié des titres volés, suite à une dénonciation, il fut relâché sans être inculpé faute de preuves. Plusieurs compagnons le suspectaient alors d’être un indicateur.

En février 1912 il avait été rayé du Carnet B, la police ayant perdu « sa trace depuis plusieurs années » (Arch. Nat. Dosssier Broussouloux).


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