Elvire Serrouin s’était mariée le 28 février 1876 à Jules, Benjamin, Joseph Chauveau, ouvrier charron. Elle faisait de la couture et gagnait quelque argent quand elle trouvait du travail. Elle faisait surtout du raccommodage pour ses voisins. Son mari était obligé de coucher à son travail et elle ne le voyait qu’une fois par semaine, le dimanche.
Elle accompagnait son mari dans les réunions et était en relations avec les anarchistes de Levallois et Clichy. Elle était plus politisée que lui.
Le 1er mai 1891, Elvire Chauveau participa à la bagarre de Clichy, elle portait un drapeau noir. Elle fut arrêtée et resta deux mois en prison préventive mais bénéficia d’une ordonnance de non-lieu.
C’était elle qui avait recueilli l’enfant de Decamps lorsque celui-ci fut condamné à cinq ans de prison, pour l’affaire du 1er mai de Clichy.
Elle fréquentait beaucoup, à l’usine de son mari, l’anarchiste Dodot. Elle lui portait à manger, lorsqu’il était malade.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, pour « association de malfaiteurs ».
Le 1er juillet, à 4 h du matin, le commissaire de police de Levallois-Perret se présenta au domicile des époux Chauveau, 119 rue du Bois à Levallois-Perret où ils occupaient un logement de 2 pièces, au 5e étage. Elvire Chauveau était seule présente, son mari était au travail. La perquisition fut infructueuse. Elle avait avec elle la fille de Decamps, âgée de 6 ans, qu’elle dut confier à une voisine, pendant l’intervention de la police.
Arrêtée, après avoir reconnu être anarchiste, elle fut incarcérée à la prison de Saint-Lazare, le 3 juillet 1894. Elle fut mise en liberté provisoire, le 18 juillet 1894, par le juge d’instruction.
Au moment de l’assassinat de Carnot, elle répondit à une personne qui lui disait que c’était un événement malheureux : « Ce qui est le plus malheureux, c’est qu’on va en nommer un autre ».
Elvire Chauveau était encore sur la liste des anarchistes de banlieue au 31 octobre 1896. Elle fut également inscrite à l’état vert n°3 des anarchistes disparus et/ou nomades.