Militant libertaire, espérantiste, pacifiste et végétarien, Ion Ionesco Capatzana avait été le directeur de la revue Vegetarismul (Bucarest, 1932-33). Vers 1935 il avait émigré en France où, à Paris, au début de la révolution espagnole, il dirigeait un service de presse en espéranto. En 1938 il s’établissait à Soutraine, par Rantigny (Oise) dans un chalet en bois, à la lisière de la forêt, où il aménageait une bibliothèque et une petite imprimerie où il éditait plusieurs brochures et la revue L’Artistocratie (au moins 1 numéro en juin ou juillet 1939) rédigée en quatre langues : espéranto (Ion Capatzana), français (G. De Lacaze-Duthiers), espagnol (B. Cano Ruiz) et roumain (Eugen Relgis). « Il y cultivait son jardin… il voulait réaliser…un centre de relations internationales, et les réunions des libertaires y étaient assez animées. ».
Selon E. Relgis il serait mort en avril 1942 « après avoir mangé, lui le végétarien intégral, des champignons vénéneux qu’il avait cueillis dans la forêt voisine ». Toutefois, le 23 juillet 1942, il écrivait à Jeanne Humbert qu’il devait rentrer en Roumanie pour faire son service militaire (cf. Fonds Humbert, IIHS). Il avait à cette époque rédigé un premier volume (500 p.) sur des écrivains libertaires et intitulé “La France littéraire inconnue”. Selon E. Soittel, il serait mort à la fin de l’été 1943.
Guy Malouvier, dans les années 1960, s’était rendu à Soutraine où il avait retrouvé les ruines du chalet dont les murs étaient encore tapissés de journaux datant de la guerre d’Espagne et quelques livres éparpillés dans les herbes et broussailles alentour.