Fils de feu Maurice et de Zélie Clairdent, Maurice Bouché fréquentait en 1903 les réunions du groupe Les Iconoclastes. Il logeait alors avec le compagnon Florido Paladini. Il avait été condamné le 16 mars 1904 à 3 mois de prison avec sursis pour « vol » par la 8e chambre correctionnelle de Paris. Il avait alors pour compagne Céline Lambin avec laquelle il vivait dans un garni du 147 rue de Crimée.
Lors de l’arrestation à Liège d’Auguste Lambin, le frère de Céline, qui devait être condamné à mort pour sa participation à deux attentats mortels, la police découvrit que ce dernier était entré en Belgique avec des papiers au nom de « Bouché ». Le 27 mai 1904 la police perquisitionna le domicile de Bouché où elle découvrit ce qu’elle prit pour du matériel de cambriolage et des objets « d’une provenance douteuse ». Bouché, qui était absent, fut arrêté peu après, inculpé de « vol » avant de bénéficier fin juin d’une ordonnance de non-lieu.
Au cours de l’année 1906 il fut compromis dans plusieurs affaires de détention d’explosifs. Cette même année 1906 il était à Charleville où il participa aux cotés de Fortuné Henry à la fondation de la colonie anarchiste d’Aiglemont. Durant son séjour à Charleville il travailla tantôt comme ébarbeur chez Derué, tantôt comme camelot vendant des cartes postales de femmes nues dont il avait laissé un lot chez le compagnon Gualbert à Nouzon. Selon la police il avait été renvoyé de la colonie d’Aiglement en 1907 pour « indélicatesse ».
En 1908 il fut soupçonné d’avoir commis plusieurs vols, notamment le 7 juin 1908 avec deux de ses amis, Thiry et Paret, mais l’instruction ne put rien démontrer, Bouché ayant quitté Charleville avec sa compagne Louise Druart l’avant-veille du vol.
Bouché fut l’ami de Paul Paillette qui lui dédia le poème Les naturiens paru dans Par-delà la mêlée à la mi-mai 1917. Dans ses Souvenirs d’anarchie Rirette Maitrejean évoqua une anecdote concernant vraisemblablement Paillette et Bouché : Paillette n’ayant pas mangé à sa faim, Bouché envoya son chien voler un poulet à l’étalage d’un commerçant ; tandis que ce dernier courait après le chien, Bouché en profita pour voler un deuxième poulet et d’en mettre un troisième dans les mains de Paillette, sans oublier deux bottes de cresson et confiant au poète « mon chien ne les aime pas ».
Maurice Bouché est mort à Nanterre le 22 novembre 1957.